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Edition du 7 Octobre 2024



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L’accord d’association avec l’Union européenne
L’Algérie va le réviser clause par clause
7 Octobre 2024

L’accord d’association avec l’Union européenne sera complètement révisé. Le Président de la République a évoqué l’intérêt de cette révision à partir de 2025. Signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, cet accord commercial a été défavorable à l’Algérie puisque les échanges ont été disproportionnés et ont fait perdre des recettes fiscales à l’Algérie.

Dans sa déclaration aux médias, le Président Tebboune a mis en relief l’intérêt de revoir cet accord clause par clause « dans une vision souveraine et d’une approche gagnant gagnant ». L’intérêt est de « cibler le produit national et de créer un tissu industriel et des emplois ». L’Algérie qui entretient des relations amicales avec les pays de l’U.E souhaite que cette révision se déroule avec souplesse et dans un esprit amical » loin des polémiques et des querelles.

Avec les Etats de l’U.E, l’Algérie n’a pas été le grand bénéficiaire de cet accord qui prévoyait dans ces dispositions un libre échange de marchandises et un démantèlement tarifaire jusqu’en 2020. Les chiffres sur ce point sont éloquents puisque en une décennie, les exportations algériennes n’ont pas dépassé les 14 milliards de dollars alors que l’U.E a exporté 222 milliards de dollars. L’accord a impacté de façon insidieuse le trésor public avec des pertes douanières de 700 milliards de dinars entre 2003 et 2018 salon les donnés du ministère du Commerce alors que la DG de la chambre de commerce et d’industrie algérienne (CACI) estime que ces pertes sont estimées de 2 milliards de dollars par an.

Encore que les produits européens qui dominent largement le marché algérien n’ont pas été à l’avantage des opérateurs algériens qui se sont plaints de restrictions douanières de certains pays de l’espace Schengen. C’est en effet ces inconvénients qui plaident l’urgence de la remise en cause de cet accord. Le spécialiste en économie Abdelhamid Berchiche déplore « le déséquilibre flagrant dans les échanges commerciaux entre l’UE et l’Algérie ».

Il ajoute que cet accord « n’a généré ni investissement direct étranger ni de postes d’emploi et de croissance économique ». Un autre expert Mahfoud Derghoum regrette qu’il y ait « moins d’IDE et peu d’exportations algériennes ». Cet accord « mal négocié » il y a plus de 20 ans a précipité l’Algérie à une crise de pénuries, d’absence de régulation commerciale et un déficit qui s’explique surtout par le démantèlement tarifaire préjudiciable pour les recettes du Trésor.

Aujourd’hui, l’Algérie se trouve dans une position confortable grâce à l’amélioration de ses ressources budgétaires et une politique d’exportation en hors hydrocarbure qui porte ses fruits avec 13 milliards de dollars de recettes réalisées durant ces 2 dernières années. L’Algérie ne veut pas devenir un dépotoir de produits en tout genre et ne souhaite pas dépendre uniquement d’un seul marché. Experts, opérateurs et responsables politiques plaident pour une relation équilibrée dans les échanges commerciaux avec les pays tiers.

Par : FAYÇAL ABDELGHANI

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