Le nouveau ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau a évoqué ses intentions de mobiliser tous les moyens pour faire baisser l’immigration en France et se dit favorable à l’idée que « le gouvernement revienne sur certains accords avec l’Algérie.
Encore une fois, le dossier des accords d’Alger de 1968 est remis au goût du jour. Le nouveau gouvernement issu majoritairement de la droite entend faire la chasse à l’émigration clandestine mais porter un coup dur aux acquis des algériens résidant en France. Dans une déclaration télévisuelle, ce ministre s’est dit favorable à l’idée que le gouvernement français revienne sur certains accords avec l’Algérie.
Dans ce sillage, il fait référence aux accords qui facilitent l’immigration des ressortissants algériens en France. Ce dernier va restaurer notamment « le délit de séjour régulier », supprimé sous la présidence de François Hollande. C’est une façon de procéder par palier dans le contexte de la lutte contre l’immigration clandestine. Selon lui « là où il y a un désordre migratoire pour leur demander d’expulser plus et de régulariser moins », précise-t-il avant d’ajouter qu’il est prêt à aller assez loin. Toutefois, le nouveau locataire du ministère de l’Intérieur fera face à une véritable opposition de la part du gouvernement algérien et les représentants de la diaspora algérienne sur un acquis qui n’entend pas être renégocié quel que soit les circonstances.
A rappeler qu’une premier tentative de la part de l’extrême-droite en juillet dernier voulait supprimer cet accord mais sans réussir à convaincre l’Assemblée française qui n’a pas inclut cette doléance. Jonathan Bardella, nouveau chef du Rassemblement national a, quant à lui, assuré que son pari n’est « pas contre les étrangers qui résident de manière régulière et respectent notre pays ». Cela dit, les hautes autorités algériennes ont envoyé un message clair au gouvernement de l’hexagone, les priant de respecter cet accord.
L’accord ne sera jamais remis en cause
Dans ces dispositions, cet accord prévoit «la libre circulation des algériens», le doit à un titre de séjour et la possibilité de regroupement familial lorsqu’un citoyen algérien bénéficie d’une résidence de 10 ans et plus sur le territoire. Tout cela fait que la France qui compte un nombre impressionnant d’algérien qui se sont installés depuis plusieurs générations, n’est pas un dossier comme les autres. Pour Bruno Retailleau, la lutte contre les étrangers entrés illégalement en France, ils doivent ne plus bénéficier d’avantages.
« La France a un souci, c’est que nous sommes un des pays européens qui a donné le plus d’avantages. Et moi, je ne veux pas que la France se singularise, que la France soit le pays le plus attractif d’Europe pour un certain nombre de prestations sociales, d’accès aux soins ».
En clair, il évoque, la réforme de l’aide médicale d’État, une aide qui permet aux étrangers en situation irrégulière en France de bénéficier d’un accès gratuit aux soins médicaux. En outre, le nouveau gouvernement Barnier entend poursuivre les nouvelles lois sur l’émigration adoptées en février dont l’application de l’OQTF (obligation de quitter le territoire français) pour tout étranger séjournant irrégulièrement en France. Pour le ministre de l’Intérieur, il faut amplifier cette procédure.