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Vagues de chaleurs
Les spécialistes plaident pour un « Plan canicule en Algérie »
23 Juillet 2024

Le professeur en infectiologie, Lyès Akhamokh, a lancé, hier un appel pour établir « Plan canicule » suite aux dernières vagues de chaleurs qui sévissent dans le pays

Parmi dix villes les plus chaudes au monde, neuf sont algériennes », a-t-il fait savoir lors de son passage à l’émission « L’invité de la rédaction », de la chaine 3, de la Radio Algérienne. Dans l’immédiat, « ce bouleversement climatique génère, selon l’intervenant, la multiplication des vagues de chaleur et des périodes de canicule qui s’étendent dans le temps avec effet mortel sur les personnes vulnérables (les vieux, les enfants et les malades chroniques), comme en France où il y a eu 15 000 morts ces dernières années ». « On ne parle plus de changement climatique mais de bouleversement climatique », expliquet- il, soulignant qu’il ne s’agit plus seulement de vagues de chaleur mais aussi « du phénomène des inondations avec leurs graves répercussions sur le volet sanitaire. » Émergence de maladies mortelles Faisant le lien entre le changement climatique et la phénologie, l’infectiologue Akhamokh dit craindre « le changement de comportement du cycle vital des espèces végétales et animales avec augmentation du nombre d’émergence d’organismes nuisant qui sont des vecteurs de maladies transmissibles, comme le moustique tigre, originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-est, qui s’est bien installé sur le pourtour méditerranéen dont les cotes algériennes et s’y est graduellement adapté ». Étant actuellement présent dans 100 pays sur les cinq continents, le moustique tigre est, rappelle le professeur, « un insecte nocif vecteur des maladies mortelles telles que la Dengue, Zika et la fièvre jaune. Son variant,


le Culex, s’est même adapté dans des pays froids comme le Lichtenstein et l’Islande où 31 cas ont été détectés chez des autochtones en 2023 ». « Nous avons enregistré des cas en Algérie» , poursuit-il, au même titre que «l’anophèle qui est le vecteur du paludisme qui menace aussi des pays comme la Turquie, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et même le Kenya qui est un pays à 2000 mètres d’altitude.» Pour le professeur Akhamokh, la prévention est de rigueur. « Les bulletins météo spéciaux (BMS) sont à suivre impérativement avec plus d’attention afin d’établir des plans canicule en Algérie », alerte-t-il, avisant que « les vagues de migration subsaharienne ne sont pas occasionnées par insécurité ou des crises politiques. » Mieux vaut prévenir que guérir « Au-delà de la migration due à des phénomènes politique et sécuritaire, il y a la migration climatique due à la sécheresse, la raréfaction de l’eau potable, la sécurité alimentaire. Des phénomènes naturels étroitement liés au climat », souligne l’expert, ajoutant qu’il y a aussi ce qu’on appelle « les réfugiés climatiques ».

Par : ROSA CHAOUI

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