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Affaire pegasus
Le Maroc n’hésite pas à franchir les lignes rouges
25 Juin 2024

La journaliste du quotidien françaisl’Humanité, Rosa Moussaoui, victime parmi de nombreuses autres du logiciel d’espionnage Pegasus, utilisé par le Maroc et conçu par l’entité sioniste est revenue sur son expérience traumatisante dans une tribune publiée dimanche dans le journal espagnol El Independiente.

«Le logiciel d’espionnage marocain Pegasus, aussi terrifiant qu’invisible" est l’intitulé d’un long texte écrit par la journaliste qui met la lumière sur son expérience personnelle en tant que victime du logiciel qui cible les téléphones portables tout en revenant sur d’autres méthodes tout aussi sournoises employées par le Makhzen pour ternir l’image des journalistes marocains, notamment, évoquant des "autorités et une police qui n’hésitent pas à franchir toutes les lignes rouges.» En juillet 2021, une enquête, publiée par un consortium de 17 médias internationaux, a révélé que le logiciel Pegasus, conçu par l’entreprise sioniste NSO Group et utilisé par le Maroc avait permis d’espionner les téléphones de journalistes, d’hommes et de femmes politiques, de militants des droits humains et de chefs d’entreprise de différents pays.«J’ai commencé à remarquer des dysfonctionnements sur mon iPhone à partir de la = fin de l’été 2019 (et qui) sont devenus plus fréquents durant l’hiver 2019 (...) Des applications s’ouvraient toutes seules, la mémoire était systématiquement saturée et il était presque impossible d’utiliser mon navigateur web (...) Ces dysfonctionnements se sont multipliés» l’année suivante, raconte la journaliste. Elle enquêtait sur les affaires en justice «montées de toutes pièces» contre le journaliste et opposant marocain Omar Radi, lorsqu’elle a appris, en 2020, que le téléphone de ce dernier était infecté par le logiciel espion Pegasus. L’information liée au téléphone de Radi avait été révélée par Amnesty International, ce qui avait mis la puce à l’oreille de Moussaoui. «Au printemps 2021, des journalistes du consortium Forbidden Stories m’ont contacté et m’ont informé qu’ils soupçonnaient que mon téléphone était équipé d’un logiciel espion», dit-elle. Elle a remis son portable à un laboratoire spécialisé mais celui-ci n’a rien détecté. «En juillet, à la veille des révélations du projet Pegasus, un journaliste de Forbidden Stories m’a recontacté pour m’annoncer que je figurais bien sur une liste de cibles potentielles de ce programme d’espionnage», poursuit-elle. Moussaoui qui dit avoir déjà subi la pression et la surveillance des forces de sécurité marocaines au cours de ses enquêtes, découvre une autre forme de surveillance bien plus «terrifiante» car «invisible» et «indétectable». «J’ai vécu le piratage de mon téléphone comme une situation d’une grande violence qui me touche personnellement, mais aussi mes proches, mes amis, mes collègues, ma famille. C’est une intrusion insupportable, une violation de mon intimité et de ma vie privée», ajoute-t-elle. «Tout comme les traités internationaux interdisent l’usage des armes non conventionnelles, nous devrions interdire les logiciels espions, qui constituent une arme redoutable dans une terrifiante», soutient-elle.


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