Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies à New York, Amar Bendjama, a recadré, par deux fois, l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilal, à propos du processus de décolonisation du Sahara occidental en rappelant les vérités historiques et les fondamentaux du conflit sahraoui.
Réagissant au narratif fallacieux et éculé de la délégation marocaine Amar Bendjama a exercé deux droits de réponses consécutifs lors des travaux de la session du Comité de décolonisation de l’ONU (C-24), tenus mardi à New York, et consacrés à la question du Sahara occidental. L’ambassadeur marocain a été visiblement déstabilisé par l’intervention de la délégation algérienne et les autres délégations, mais aussi et surtout par la participationactive de plusieurs pétitionnaires militants pour la cause sahraouie, dont des ressortissants marocains. Dans ses réponses, adressées aussi à certains pays épousant les thèses marocaines, l’ambassadeur Bendjama a tenu à préciser qu’il tenait à faire part de sa réaction à "ceux qui ont cité mon pays dans leurs interventions/citations, qui me semble-t-il dérivent d’un même talking points." Sur la question des tables rondes,
il a affirmé que "c’est moins la table que le menu qui pose problème." "Le Maroc ne veut en effet y discuter que de sa soi-disant proposition d’autonomie. Demandez-lui, s’il veut comme le souhaitent les représentants légitimes du peuple sahraoui discuter de l’autodétermination, du referendum, des droits de l’Homme, de l’exploitation illégale des ressources", s’est-il interrogé. Concernant les droits de l’Homme dans les camps de Tindouf, l’ambassadeur Bendjama a rappelé qu’"il y a plusieurs organisations internationales qui se trouvent actuellement à Tindouf et qui témoignent régulièrement sur la situation dans les camps de réfugiés." "Aucune de ces organisations n’a relevé une quelconque anomalie ou violation", a-t-il tenu à préciser. En revanche, poursuit-il, "le Maroc refuse l’accès aux territoires occupés aux détenteurs de mandats onusiens en charge des droits humains depuis plus de 8 ans. Mon pays a demandé à plusieurs reprises et le réitère aujourd’hui l’élargissement du mandat de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Referendum au Sahara occidental) au monitoring de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental.
Jusqu’ici la réponse du Maroc a toujours été négative. Nous réitérons aujourd’hui notre appel à cet égard", a-til insisté. Pour conclure, il a réitéré que l’"Algérie n’est pas partie au conflit, et elle n’y a aucune ambition territoriale". Et d’ajouter que "notre seule motivation, notre seule ambition, elle est noble et nous en sommes fiers et comme nous l’avons fait dans de nombreuses régions du monde, pour la libération des peuples opprimés, nous allons continuer à être au côté des peuples occupés." "Notre politique étrangère est basée sur des principes cardinaux dont le droit à l’autodétermination que nous revendiquons au profit des peuples colonisés sur cette terre et nous ne changerons pas", a-t-il fait savoir. Bendjama réitère les fondamentaux de la position de l’Algérie Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies à New York, Amar Bendjama, a réitéré "avec force" les fondamentaux de la position immuable de l’Algérie sur la décolonisation et le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance. "Notre politique étrangère est basée sur des principes cardinaux dont le droit à l’autodétermination que nous revendiquons au profit des peuples colonisés sur cette terre et nous ne changerons pas", a affirmé l’ambassadeur Bendjama, lors des travaux de la session du Comité de décolonisation de l’ONU
C- 24, tenus mardi à New York. "Le C-24 est pour nous d’une importance particulière, nous pays ayant souffert de la colonisation et aujourd’hui indépendants et présents avec fierté dans cet hémicycle", a dit l’ambassadeur Bendjama dans son allocution avant d’ajouter: "Nous venons des quatre coins du monde et un à un nous avons accédé à l’indépendance. Parfois à l’issue d’une lutte acharnée pour l’autodétermination et la liberté." Et de poursuivre, dans ce contexte que, ce processus "demeure malheureusement inachevé et, aujourd’hui, le Sahara occidental constitue le plus grand territoire colonisé et l’ultime colonie en Afrique." Après avoir fait observer que le territoire du Sahara occidental s’est retrouvé, dès le retrait de l’ancien colonisateur, envahi et occupé militairement par ses deux voisins le Maroc et la Mauritanie, qui se sont partagés de manière illégale et indécente le territoire, et tout en précisant que trois ans plus tard avec le retrait de la Mauritanie, le Maroc a occupé l’autre partie du territoire, l’ambassadeur Bendjama, a posé deux questions lancinantes. Il s’est interrogé, premièrement, "si le Maroc avait réellement des droits historiques inaliénables sur ce territoire, ce qui lui nie la Cour Internationale de Justice CIJ,
pourquoi a-t-il accepté de le dépecer et le partager avec la Mauritanie?" Ensuite, il a lancé la seconde question: "Si le Maroc était sûr que les Sahraouis vivent dans un paradis au Sahara occidental pourquoi, résiste-t-il à la consultation par les Nations unies de la population sahraouie par le biais d’un referendum? Et concède-t-il, en échange, un plan d’autonomie dans le cadre de sa souveraineté?" L’ambassadeur Bendjama a consacré la partie finale de son discours au rappel méthodique rigoureux des fondamentaux de la question du Sahara occidental.