A moins de deux semaines de l’Aïd El Kebir, l’affluence est encore timide au niveau des différents points de vente des moutons. Maîtrisant le manège et connaissant les enthousiasmes de leur concitoyens à l’égard de la fête sacrée, les maquignons restent, cependant optimistes. Ils sont convaincus que dans les derniers jours qui restent avant le jour « J », l’affluence sera plus importante.

Mais du côté des citoyens, on s’attendait à une baisse des prix, ça ne serait qu’au niveau des points de vente installés par les pouvoirs publics à travers le territoire national et surtout avec l’arrivée des moutons de Roumanie, déjà annoncés par les pouvoirs publics. Sur le terrain, lors d’une virée effectuée à travers quelques points de vente des bestiaux, on constate un découragement le plus téméraire. En effet, les prix sont très élevés et dépassent les prévisions les plus pessimistes, et cela est de l’avis de nombreux citoyens rencontrés sur place. Toutefois, beaucoup de familles ne savent toujours pas si elles pourront perpétuer, cette année, le rituel du sacrifice. La variété et surtout le prix des moutons disponibles sur le marché en sont la principale cause. Imaginez, un mouton, jugé « assez grand », n’est pas cédé à moins de 180 000-220 000 DA. C’est du jamais vu. Et que dirait-on, d’un mouton, de la taille d’un agneau proposé à 70 000 DA. Il est donc impossible de maîtriser les prix du bétail dans un marché qui échappe à tout contrôle. Et pourtant les différents responsables ne cessent de rassurer les citoyens qu’ils travaillent dans le sens de réguler les prix. Malheureusement ces promesses jusqu’à preuve du contraire semblent partir en fumée puisque les prix ne cessent de flamber. Sur les réseaux sociaux, les internautes expriment leur mécontentement face à cette situation, surtout après avoir passé une fête de l’Aïd el Fitr et un ramadan rude, ou le pouvoir d’achat des familles a pris un sérieux coup. Pour connaître les raisons de ce revirement, la Fédération nationale des éleveurs, en tout cas, la réponse est simple: « c’est l’oeuvre des spéculateurs et des revendeurs ». Selon un représentant de cette organisation, les spéculateurs « vendent les moutons à des prix beaucoup plus élevés que ceux appliqués par les éleveurs », relevant qu’’il y a pas le problème de la forte demande à l’offre », bien au contraire, dirat- il, « les marchés répondent à la demande nationale. » Face à cet état de fait, il accuse les spéculateurs de « vouloir faire croire aux citoyens, à travers leur pratique, que le secteur agricole est marqué par une crise du bétail », alors qu’en réalité, poursuit- il « ce sont les intrus à l’activité d’élevage qui cherchent, simplement, à doubler les prix des moutons pour réaliser facilement des gains à leur profit», a-t-il dénoncé.