Les participants au Colloque international sur la réduction du risque sismique, dont le travaux se sont achevés dimanche à Alger, ont présenté une série de recommandations axées sur les moyens de renforcer la prévention du risque sismique et d’améliorer la gestion des catastrophes.
Les recommandations de ce colloque, organisé sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, sous le thème "Réduire le risque sismique : gouvernance et prospective", ont été lues par le représentant du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville et président du comité scientifique du colloque, Reda Bouarioua. Les recommandations ont insisté sur la nécessité d’élaborer des cartes de sismicité
(Shakemaps) pour les centres urbains et de réaliser des études probabilistes des aléas sismiques régionaux pour toutes les régions du nord du pays, y compris l’Atlas saharien. Les participants ont appelé, dans leurs recommandations, à généraliser les études de "zonage sismique" au niveau de toutes les régions sismiques et à étendre les études géotechniques des plans d’occupation des sols à toutes les wilayas. Ils ont également recommandé la création d’une plateforme nationale pour la collecte, le traitement et l’organisation des données géotechniques à travers l’ensemble du territoire national (secteurs public ou privé), avec obligation pour tous les acteurs du secteur du bâtiment d’intégrer l’ensemble des données dans cette plateforme. Concernant les moyens, les participants ont plaidé pour l’intensification du réseau national d’accélérateurs relevant du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique (CGS), par l’acquisition de 300 nouveaux appareils pour couvrir toutes les zones sismiques du nord du pays et l’acquisition de 10 stations sismiques pour étudier les principales failles actives. Ils ont aussi préconisé l’utilisation des isolateurs sismiques dans les bâtiments stratégiques, l’élaboration d’un cahier des charges pour la réhabilitation des bâtiments, l’adoption d’une loi technique nationale sur les bâtiments en
exploitation et la sensibilisation au risque sismique dans les écoles. Les recommandations préconisent, en outre, l’intégration d’un indicateur contrôle qualité de la construction dans le certificat de qualification des entreprises, basé sur des données réelles à travers l’évaluation des travaux sur le terrain, en sus de la nécessité de renforcer le suivi et le contrôle des constructions individuelles de particuliers. L’accent a été mis, en outre, sur l’importancede promouvoir la recherche appliquée dans le domaine du génie parasismique ainsi que sur l’encouragement de la coopération entre les acteurs de la recherche scientifique, notamment les universités, les centres de recherche et les entreprises industrielles. Il est également nécessaire, relèvent les participants, d’augmenter le soutien financier pour la mise en oeuvre de projets de recherche expérimentale, et de partager les résultats de la recherche avec les communautés scientifiques, politiques et la société civile lors de rencontres nationales et à travers différents moyens de communication.
Afin d’assurer une gestion plus efficace des catastrophes, les participants ont jugé nécessaire de procéder à des exercices de simulation selon les spécificités locales et régionales, de renforcer la communication et la coordination continue entre le acteurs concernés et de sensibiliser lescitoyens aux opérations d’évacuation lors des risques majeurs. L’adoption et la promotion de l’utilisation de solutions innovantes dans la gestion des risques majeurs, ainsi que le renforcement des capacités humaines et matérielles des parties prenantes ont également été mis en exergue lors de ce colloque, notamment à travers des formations dans le domaine de la gestion des risques majeurs. Les participants ont appelé à une révision de la loi sur les assurances des risques majeurs et à la promotion de l’activité de l’association nationale du génie parasismique.