Rien ne va plus pour la présence Française en Afrique, dont l’influence dans le continent noir bat de l’aile depuis des années déjà. Un reflux qui semble irréversible tant les mauvaises nouvelles s’annoncèrent jour après jour.
Il y’a quelques jours seulement, à l’occasion de la tenue du sommet de la francophonie à Djerba en Tunisie, le Président français, Emmanuel Macron, s’est apitoyé sur le sort de la langue française dans les trois pays du Maghreb, à savoir la Tunisie ,le Maroc et l’Algérie . Le locataire de l’Elysée, qui a constaté le recul de la lagune française dans cette région, a fait montre, en toute logique, de son inquiétude. Il n’ y a pas que cette question qui taraude l’esprit des Français puisque un peu plus au sud de l’Afrique du nord, dans la région du Sahel plus exactement, Paris est aussi préoccupé au plus haut point. Sa présence militaire et par ricochet son influence sont sérieusement remis en cause. L’animosité contre la présence militaire française n’a eu de cesse d’aller crescendo ces derniers temps. Une hostilité des populations et de dirigeants qui a amené la France à revoir sa stratégie.
Ainsi, après le Mali, ou les Français ont retiré leurs troupes tout récemment en mettant fin à l’opération « Barkhane », c’est au Burkina Faso que cette présence militaire a été contestée ces derniers jours. Vendredi dernier, la contestation de cette présence est montée d’un cran. Ce jour-là, une manifestation contre la présence de la France au Burkina Faso, miné par les violences djihadistes, a visé l’ambassade de France à Ouagadougou et la base militaire de Kamboinsin, en périphérie de la capitale, où est stationné un contingent de forces spéciales de la force Sabre. Munis de sifflets et de vuvuzelas, arborant des drapeaux burkinabè et russes, les manifestants ont rallié l’ambassade de France pour dire « non à la présence des forces françaises»: ils accusent la France de jouer un jeu trouble dans la lutte anti-terroriste. Face à cette équation, la France semble sur le point de céder. Dans un entretien au Journal du dimanche, le ministre des armées français, Sébastien Lecornu, n’a pas écarté un départ des forces spéciales françaises basées au Burkina Faso. « Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence,
y compris les forces spéciales », at- il déclaré, alors que l’ambassade de France à Ouagadougou. Le ministre des Armées assure que Paris travaille « à une organisation du format (des) bases militaires existantes » et considère qu’elles « devront garder certaines capacités, pour protéger (leurs) ressortissants par exemple, mais aussi se tourner davantage vers la formation des armées locales.» Des propos qui ne laissent aucun doute sur les intentions de la France. Cette prise de position intervient alors que le 9 novembre courant, Emmanuel Macron a acté de manière officielle la fin de l’opération Barkhane au Mali. Notons que pas moins de 3 000 soldats français restent par ailleurs déployés au Sahel à ce jour.