L’Union générale des travailleurs algériens( UGTA) serait-elle à l’origine d’une nouvelle crise interne ? à en croire certaines sources, la réponse est affirmative. En effet ces derniers jours, des bruits courent accréditant la thèse d’un conflit interne ou l’autorité du secrétaire général de la centrale syndicale serait remise en cause.

Ainsi les contestataires ont déjà saisi le ministère du Travail pour demander la tenue d’un congrès extraordinaire à l’effet de destituer Salim Labatcha ,le patron de l’UGTA . C’est par le biais d’un document signé par des centaines de cadres syndicaux que l’autorité publique a été interpellée. Dans cette missive, les frondeurs, qui se disent représenter toutes les structures syndicales à travers le pays, demandent au ministre du Travail d’intervenir pour l’installation d’une commission de préparation du congrès extraordinaire.

Ces syndicalistes portent une lourde charge contre Labatcha en estimant qu’il n’a pas la carrure pour diriger l’organisation syndicale. Ils estiment en effet que le parcours de Salim Labatcha est assez « insignifiant, voire même inexistant.» Dans ce chapelet de critiques, ils contestent même la régularité du 13e congrès qui a vu Salim Labatcha succéder à Abdelmadjid Sidi Saïd à la tête de la plus grande organisation syndicale du pays. Pour eux, il y a eu moult entorses à la réglementation et ce congrès n’a pas, non plus, soufflé « une nouvelle dynamique » à la démarche du syndicat.

Pour preuve de ces irrégularités, ils citent le fait que les délégués au congrès sont majoritairement issus des secteurs, de l’enseignement, de la santé, de la culture, de l’information et des industries agroalimentaires. Pour les plaignants, ces fédérations étaient dans l’illégalité puisque elles n’ont pas organisé leurs cogérés depuis des dizaines d’années. En outre, pour eux, la moitié de la composante du secrétariat national de l’UGTA n’a aucune légitimité syndicale.

De graves accusations qui restent évidemment à vérifier, mais qui pourraient attester d’un climat tendu au sein du syndicat. Un syndicat qui n’occupe plus les devants de l’actualité nationale depuis les derniers bouleversements qu’a connu le pays. Ainsi donc d’aucun se demandait pourquoi ces contestataires ont attendu plus de trois ans après l’élection de Salim Labatcha avant de monter au créneau pour contester son autorité et sa légitimité.

Labatcha Salim, pour rappel, a été élu lors du 13e congrès qui s’est tenu au mois de juin de 2019. Un congrès qui a vu la participation de plus de 500 délégués représentant des structures de l’Union à travers les wilayas, dont des représentants des fédérations nationales des différents secteurs professionnels. Labatcha qui est titulaire d’un diplôme universitaire en informatique, était secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l’agroalimentaire (FNTA) depuis 2011. Il a aussi été élu député à l’APN dans une liste du Parti des travailleurs.