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Edition du 15 Juin 2022



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Accord d’association Algérie - union européenne
Hâter le processus de révision
15 Juin 2022

La crise que traversent les relations algero-espagnoles est vraiment inédite puisque jamais les rapports entre les deux pays n’ont atteint un tel stade de profonde divergence.

Même si on est encore loin de la rupture il n’en reste pas moins qu’entre les deux capitales la méfiance s’est installée et les reproches mutuels sont allés crescendo de part et d’autre. Madrid, qui a été à l’origine de cette crise, s’est même tournée vers l’Union européenne (UE) pour tenter de renforcer sa position et peser ainsi de tout son poids pour infléchir la position algérienne. En suspendant le traité d’amitié entre les deux pays, Alger a pris une position ferme signifiant à la partie espagnole qu’elle ne reculera devant rien pour préserver ses intérêts vitaux. preuve en est la riposte à la réaction de l’UE, qui a soutenu l’Espagne et qui voulait faire porter le chapeau à la partie algérienne. Un parti pris rejeté fermement par l’Algérie. "L’Algérie déplore et rejette les déclarations hâtives et infondées faites hier au nom de l’Union européenne à la suite de la décision souveraine prise par l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération la liant à l’Espagne", a indiqué vendredi un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. La précipitation et le parti pris de ces déclarations mettent en évidence le caractère inapproprié de leur contenu, s’agissant d’un "désaccord politique avec un pays européen de nature bilatérale n’ayant aucune incidence sur les engagements de l’Algérie à l’égard de l’Union européenne et ne nécessitant par voie de conséquence nullement le déclenchement d’une quelconque consultation européenne aux fins de réaction collective", estime le département de Ramtane Lamamra.

Une réponse très claire qui en dit long sur l’exaspération de l’Algérie de cette attitude européenne quand bien même elle n’est pas l’émanation des instances officielles de l’UE. C’est dire que cette crise est certainement appelée, dans un avenir proche, à connaître, inéluctablement, de nouveaux développements qui dépasseront le cadre bilatéral de cette crise entre Madrid et Alger pour avoir des conséquences sur l’ensemble des relations avec l’UE. Revoir la relation avec l’UE À la faveur de cette crise des voix, de plus en plus nombreuses, se sont élevées en Algérie pour réclamer la révision de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’UE. Un accord qui a été signé en 2002 et entré en vigueur en 2005. Cet accord, intervenu dans un contexte ou l’Algérie s tait à peine de son isolement diplomatique, a de tout temps été critiqué car la plupart des algériens le considéraient, sans doute à juste titre, comme inéquitable puisque largement en faveur de la partie européenne. Certaines parties politiques le rejettent carrément et plaident ouvertement pour son abondon. Le cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (Care), qui est un "think tank" a lui aussi fait le plaidoyer de l’inévitable révision de cet accord. Dans une note intitulée "Accord d’association Algérie-Union européenne : des blocages persistants à surmonter", publiée au mois de février dernier, Care a estimé nécessaire d’établir un état des lieux, notamment pour appuyer "les critiques récurrentes adressées à cet accord". Il a de plus clairement appelé à l’ouverture d’un débat public au niveau des institutions officielles telles que l’Assemblée populaire nationale (ApN).

Le moment est donc venu pour que l’Algérie engage de nouveaux pourparlers avec l’UE en vue de revoir cet accord afin qu’il soit plus équilibré et profitable aux deux parties. En vérité les dirigeants algériens sont on ne peut plus conscients de cette lacune et se sont déjà inscrits dans l’optique de la révision de l’accord d’association. Au mois de novembre dernier et lors d’un Conseil des ministres le président Tebboune a instruit à l’effet de revoir les dispositions de cet accord "clause par clause et en fonction d’une vision souveraine et d’une approche gagnantgagnant". La révision ciblée doit surtout tenir compte, selon lui, de "l’intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des emplois". plus ça va vite plus c’est mieux pour l’Algérie car l’économie nationale perd des milliards de dollars au bénéfice des pays européens.

Par : KAMEL HAMED

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