Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a indiqué hier à Alger avoir transmis une invitation au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de son homologue russe, Vladimir Poutine, pour effectuer une visite à Moscou.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de l’audience accordée par le Président Tebboune, Lavrov a affirmé : "dans le souci de développer nos relations dans le domaine politique et la coopération économique, militaire et humanitaire, nous avons transmis au Président Tebboune l’invitation du Président Poutine pour effectuer une visite à Moscou". Nous "apprécions beaucoup la position pondérée, objective et équilibrée de l’Algérie sur la question ukrainienne", a déclaré Lavrov à l’issue des entretiens Cette visite, la première de Lavrov enAlgérie depuis janvier 2019, coïncide avec le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Russie et l’Algérie.
Le ministre russe s’est en outre félicité de la hausse des échanges commerciaux entre Alger et Moscou "qui ont atteint l’année dernière 3 milliards de dollars malgré la pandémie du coronavirus". Il a affirmé avoir aussi évoqué avec ses interlocuteurs algériens le "renforcement de la coopération militaire et technique qui a des racines solides et de bonnes perspectives". Le ministre russe a expliqué : "Il y a un intérêt de la part des entreprises russes de développer leurs relations avec des partenaires algériens dans divers domaines, y compris l’énergie, l’exploitation minière, l’exploration et la pharmacie. Toutes ces questions seront au coeur des prochaines discussions du Comité intergouvernemental de coopération commerciale, économique, scientifique et technique, qui se tiendra prochainement en Algérie". La visite de Lavrov en Algérie intervient en pleine crise en Ukraine et après celle effectuée en Algérie, le mois dernier, par le secrétaire d’état américain Antony Blinken. Elle intervient aussi suite à la visite effectuée par Ramtane Lamamra en avril dernier à Moscou pour une mission de bons offices avec les ministres des Affaires étrangères de la Jordanie, du Soudan, de l’Irak, de l’égypte et du secrétaire général de la Ligue arabe en vue d’une solution diplomatique à la crise ukrainienne. Il faut relever que la Russie demeure un allié historique de l’Algérie. Les deux pays oeuvrent à consolider leurs relations bilatérales.
Mieux encore, l’Algérie se tourne vers la Russie dont l’intervention au Mali et en Libye a atténué la crise dans ces pays où les Occidentaux avaient semé le chaos. Le 18 avril, le Président russe, Vladimir Poutine, s’était entretenu par téléphone avec le Président Tebboune évoquant notamment "la coordination au sein de l’Opep+, ainsi que la situation en Ukraine", avait indiqué alors le communiqué de la présidence de la République. un des exportateurs de gaz versl’Europe, fournit environ 11 % du gaz consommé sur le vieux continent, contre 47 % pour la Russie. Plusieurs pays européens cherchant à réduire leur dépendance au gaz russe depuis la guerre avec l’Ukraine se sont tournés vers l’Algérie, qui reste, faut-il le signaler, un des pays alliés de Moscou. L’Algérie a, cependant, souligné qu’elle ne pouvait exporter vers l’Europe qu’un surplus limité loin de pouvoir se substituer au gaz russe.