L’Algérie, touchée dans son amour-propre, a dénoncé fermement les dernières déclarations de Macron à son encontre, les considérant comme étant une atteinte inacceptable à la mémoire de plus de 5 millions de résistants tués par la France coloniale...
La polémique suite aux propos d’Emmanuel Macron un certain mercredi 15 février 2017 à l’occasion de son déplacement en Algérie, a changé de camp. Le candidat à l’élection présidentielle, se souvienton, y qualifie en effet la colonisation de "crime contre l’humanité". C’est un "crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie.
Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes." Des propos qui ont immédiatement déclenché une volée de réactions de la droite et de l’extrême droite, les jugeant indignes d’un candidat à la présidence de la République. Aujourd’hui, comme par "hasard", à la veille de la présidentielle en France, le vent semble en sens inverse suite à de nouveaux propos du même acteur, accusant les autorités algériennes d’alimenter une "rancune" contre la France. Il a également contesté l’existence d’une nation algérienne avant l’arrivée de la colonisation française en 1830, s’interrogeant "est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ?" Macron a prétendu qu’il "y avait une colonisation avant la colonisation française" de l’Algérie, allusion faite à la présence ottomane dans le pays entre 1514 et 1830.
Etle Président français de poursuivre ses allégations : "Moi, je suis fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle y a exercée. Et d’expliquer qu’on est les seuls colonisateurs, c’est génial. Les Algériens y croient." L’Algérie, touchée dans son amour-propre, a dénoncé, ces "déclarations, à son encontre, les considérant comme étant une atteinte inacceptable à la mémoire de plus de 5 millions de résistants tués par la France coloniale". C’est ce qui ressort d’ailleurs des positions des partis politiques, en l’occurence le Front El Moustakbal, le RND, le FLN, El Bina et Hamas par le biais de leurs chefs de groupes parlementaires, invités au forum de Beur tv, en présence du secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidines, en réaction aux déclarations de Macron, qualifiées "d’offensantes", au sujet de l’époque coloniale et de la situation intérieure en Algérie. Les invités du forum de Beur tv ont déclaré unanimement que "les déclarations de Macron constituent une atteinte inacceptable à la mémoire de 5 millions 630 mille martyrs ayant consenti le sacrifice suprême, à travers une résistance courageuse contre la colonisation française, entre les années 1830 et 1962".
Les innombrables "crimes de la France coloniale et le génocide contre le peuple algérien, qui n’est pas reconnu par la France, ne peuvent faire l’objet de manoeuvres offensantes", poursuivent-ils. Et d’ajouter que "l’Algérie rejette catégoriquement toute ingérence dans ses affaires intérieures". Ils qualifient une fois encore les déclarations de Macron de "provocantes", indiquant qu’elles "remettent les relations algéro-françaises à la case départ et dévoilent l’ampleur de la fragilité des relations bilatérales émaillées de plusieurs dossiers empoisonnés". Depuis un certain temps, les relations politiques et diplomatiques entre l’Algérie et la France traversent une étape alternant tension et froid, et marquées par une hémorragie économique des entreprises françaises qui ont quitté le pays après le refus des autorités algériennes de renouveler leurs contrats.