Pour la quatrième nuit consécutive et malgré le confinement, des échauffourées se sont produites dans denombreuses villes de Tunisie. Des troubles sur fond de dégradation de la situation économique et sociale, quelques jours après le dixième anniversaire de la révolution.
La police a procédé à des centaines d’arrestations dont de nombreux mineurs. À Ettadhamen, quartier populaire en périphérie de Tunis, comme dans plusieurs autres villes tunisiennes, de nouveaux troubles nocturnes ont éclaté dimanche 17 janvier en dépit d’un confinement sanitaire, quelques jours après le dixième anniversaire de la révolution. Des dizaines de jeunes, en majorité desmineurs âgés de 14 à 17 ans, ont été arrêtés après des heurts ces trois derniers jours, a indiqué à l’AFP Khaled Hayouni, porteparole du ministère de l’Intérieur, quelques jours après le dixième anniversaire de la chute de l’autocrate Zine El-Abidine Ben Ali et de son régime policier. Si cet anniversaire a été étouffé par un confinement général de quatre jours pour tenter d’endiguer une flambée de cas de Covid-19, il n’a toutefois pas empêché les troubles, dont les motifs exacts ne sont pas connus.
Ces heurts interviennent dans un contexte d’instabilité politique et de dégradation de la situation sociale en Tunisie. Le son des sirènes hurlantes ne couvre pas celui des explosions des feux d’artifice jetés depuis des toits de maisons, d’où des jeunes visaient dès la nuit tombée, à coups de pierres, un important dispositif de police et de la garde nationale. Très vives entre les différents partis composant un Parlement fragmenté depuis les élections de 2019, les tensions fragilisent le gouvernement largement remanié et en attente d’un vote de confiance. Les divisions paralysent le pays au moment où l’urgence sociale s’accentue avec la pandémie de coronavirus à laquelle s’ajoutent la hausse du chômage et celle des prix et met en évidence la défaillancedes services publics.
Le mois de janvier est régulièrement le théâtre de mobilisations en Tunisie, car cette période marque l’anniversaire de plusieurs luttes sociales et démocratiques majeures. Ces derniers jours, des heurts ont eu lieu dans plusieurs quartiers populaires, notamment à Tunis, Bizerte, Menzel-Bourguiba, Sousse et Nabeul, Kasserine et Siliana, selon des correspondants de l’AFP et des vidéos publiées sur internet par des habitants. Celles-ci montraient des jeunes dans plusieurs villes brûlant des pneus, insultant la police ou pillant des commerces