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Edition du 13 Septembre 2020



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Numilog de Béjaïa
Les travailleurs rejettent les négociations du Comité de participation
13 Septembre 2020

Le bras de fer entre les travailleurs de Numilog et la direction de celle-ci touche-t-il à sa fin ? Le Comité de participation (CP) de cette société répond par l’affirmative.

Dans un communiqué, diffusé jeudi 10 septembre 2020, le porte-parole du CP a annoncé avoir entamé des négociations avec la direction pour "trouver une issue à ce conflit et examiner la réintégration" des employés licenciés. Le Comité de participation affirme que les "employés grévistes ont été induit en erreur par une minorité d’employés, qui atenté d’imposer, illégalement et contre la volonté de l’écrasante majorité des employés, une autre forme de représentation". Une initiative à laquelle les travailleurs grévistes n’adhérent pas. 196 travailleurs de Numilog, filiale spécialisée dans la logistique du groupe agroalimentaire Cevital, se sont vus notifier, vers la mi août, des décisions de licenciement.

En grève depuis plusieurs semaines, les employés exigent le respect du droit syndical, notamment la reconnaissance légale du conseil syndical comme partenaire social. Le bras de fer remonte à début juillet 2020, lorsque les travailleurs de Numilog ont entamé une grève cyclique de 3 jours, en réaction au licenciement de trois employés. Selon les grévistes, Smaïl Abdallah, Aïdal Brahim et Maâfa Karim ont été "abusivement" licenciés pour avoir créé une section syndicale. Dans une plateforme de revendications, transmise à l’inspecteur régional du travail, le wali de Béjaïa, la section wilayale de l’UGTAet le directeur de l’agence de Béjaïa de Numilog SPA, ils exigent, outre la réintégration des trois employés sus-nommés, la "reconnaissance du conseil syndical comme partenaire social à part entière, la mise à disposition d’un bureau pour la section syndicale et la levée des sanctions à l’encontre des travailleurs grévistes".

Le directeur de l’agence de Béjaïa a alors décidé de suspendre les grévistes, leur interdisant l’accès à leur lieu de travail. La section syndicale del’UGTAa introduit une requête auprès de la justice et les grévistes ont obtenu gain de cause, indique un employé à 24H Algérie. Numilog a introduit un appel. La décision, prononcée le 25 août 2020, est une nouvelle fois en faveur des grévistes. La filiale de Cevital a néanmoins fait fi de l’ordre de la justice de réintégrer les travailleurs licenciés et reconnaître leur droit à créer un syndicat.

"Un climat de franchise et de sincérité"

Le CP a affirmé dans son communiqué avoir "entamé des négociations sociales avec la direction de Numilog pour trouver une issue à ce conflit. Bien que longues et ardues, nous tenons à témoigner qu’elle se sont déroulées dans un climat de franchise et de sincérité", lit-on. Cette initiative est encouragée, explique-t-on, par "les dangers d’une récupération de ce conflit pardes parties extérieurs malintentionnées", poursuit le Comité de participation, qui affirme avoir "dès le début préconisé une solution interne".

Le communiqué, signé le 10 septembre 2020, annonce alors un accord avec la direction de Numilog "pour examiner avec la plus grande attention toute demande deréintégration qui sera déposées auprès de Numilog Béjaïa". "Plusieurs employés ont déjà été réintégrés. Cette démarche se poursuivra et concernera les employés grévistes ayant été induit en erreur par une minorité d’employés, qui a tenté d’imposer, illégalement et contre la volonté de l’écrasante majorité des employés, une autre forme de représentation", poursuit le Comité, sans citer les nommément. "Une minorité, qui a délibérément nui à l’image de l’entreprise et du groupe, et qui a rompu définitivement ses liens avec notre entreprise, est à l’origine de cette situation", de l’avis du Comité de participation.

Depuis le 25 août, date de la décision de la justice, les travailleurs de Numilog à Béjaïa n’ont pas cessé leur mouvement de protestation, poursuivant leur sit-in ainsi que leur grève. Ils expriment également leur rejet de l’initiative du comité de participation, "qui ne les représente pas". Ils s’appuient otament sur la loi 90-11 du Code du travail, citée par Nouredine Bouderba, expert en questions sociales et ancien président du Comité de participation, qui définit les attributions légales des comités de participation. "Les comités de participation, sous peine de violer la loi, ne peuvent se substituer aux syndicats dans la représentation des travailleurs auprès de l’employeur. Ils nepeuvent mener avec ce dernier des négociations sur des questions d’ordre socio professionnelles comme ils ne peuvent pas légalement participer à la prévention et à la résolution des conflits qui sont du ressort exclusif des organisations syndicales", estime-t-il

Par : RIAD EL HADI

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