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Edition du 9 Août 2020



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Dans les ports Algériens
Le stockage des produits dangereux est interdit depuis 45 ans
9 Août 2020

Le stockage des produits dangereux dans les ports algériens est interdit par une loi vieille de 45 ans, a indiqué ce samedi le ministre des Transports, Lazhar Hani, en réponse aux inquiétudes soulevées par les explosions qui se sont produites mardi dans le port de Beyrouth.

« Nous avons été les pionniers. En 1975, les autorités avaient pris la décision d’interdire formellement le stationnement des marchandises dangereuses dans les enceintes portuaires », a-t-il précisé lors d’une visite d’inspection au port d’Alger. Le PDG du Groupe services portuaires (Serport), Achour Djelloul, donne plus de détails. « Nous avons constaté de visu lors de la visite de M. le ministre qu’il n’y avait pas de marchandises dangereuses stockées à l’intérieur du port (d’Alger) », rapporte-t-il. M. Achour ajoute que le traitement dans les ports des marchandises dangereuses obéit à une procédure qui prévoit l’enlèvement immédiat lorsqu’elles font l’objet d’une déclaration spécifique. « Elles sont évacuées du port immédiatementaprès leur débarquement vers leurspropriétaires », assure M. Djelloul. « Pas question d’un séjour dans le port », insiste notre interlocuteur. Le PDG de Serport est catégorique :

« Dans nos ports, nous n’avons pas de produits qui présentent des risques majeurs », assurant que le scénario de l’explosion du 4 août au port de Beyrouth ne risque pas de se produire en Algérie. « En dehors du fait que nous sommes loin de ce risque dans nos ports, il y a une gestion rigoureuse de ce type de marchandises qui est observée par les gestionnaires des ports, y compris quand il s’agit de produits qui ne sont pas d’une dangerosité importante. Monsieur le ministre a d’ailleurs donné des instructions pour que le séjour de ce type de marchandises soit écourté le maximum possible », poursuit M. Djelloul. Les explosifs et les produits radioactifs interdits de réception dans les ports L’interdiction de stockage des matières dangereuses est valable pour l’ensemble des ports algériens à l’exception de ceux dotés des « parcs à feu », précise M. Djelloul, relevant que les ports de Bejaia et d’Oran disposent de ce type d’installations. Les « parcs à feu » consistent en des enceintes portuaires dotées de moyens de télésurveillance et de dispositifs antiincendie, et bénéficiant d’une surveillance particulière, détaille M. Djelloul. « Ce sont des installations qui sont conçues pour accueillir les marchandises dites dangereuses », explique-t-il. « Ces marchandises sont classées suivant le classement OMI

(Organisation maritime internationale) sur une échelle de 1 à 9. Lorsqu’elles sont susceptibles d’être reçues dans le port, elles obéissent à une procédure particulière. Il y a d’abord l’enlèvement direct après leur débarquementtout en faisant l’objet d’une escorte jusqu’à leur acheminement vers les propriétaires. Ou bien ce sont des marchandises dont les volumes ne sont pas importants mais susceptibles d’être accueillies à l’intérieur d’enceintes spécialement conçues comme les parcs à feu », détaille le P-DG de Serport. Et d’ajouter que le stockage de ces marchandises obéit à des règles « d’un très court séjour ne dépassant pas généralement les 48 heures ». Dans le classement de l’OMI les explosifs sont dans la classe 1. « Nous ne recevons pas les produits de la classes 1, ce sont les explosifs. Ils sont interdits de réception dans nos ports. Sont également interdits les produits de la classe 9 que sont les produits radioactifs. Sinon, de la classe 2 à la 8, il y a des produits très sensibles qui présentent une gravité sanitaire.

Ce type de produits sont soit acheminés directement moyennant des escortes vers les utilisateurs, ou bien ils sont réceptionnés à l’intérieur des parcs à feu », détaille encore le P-DG de Serport. Mardi, une double explosion dans le port de Beyrouth a fait plus de 150 morts et plus de 5000 blessés, alors que les dégâts matériels ont été évalués entre 10 et 15 milliards de dollars. Ces explosions sont dues à la présence dans un hangar du port d’une quantité de 2700 tonnes de nitrate d’ammonium, une substance destinée à la fabrication des engrais, mais aussi des explosifs. Cette quantité était stockée dans ce port depuis six ans.

Par : RIAD EL HADI

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