Dans sa dernière étude publiée avant-hier, l’assureur crédit français Coface classe l’Algérie en catégorie D (très élevé), concernent le risque d’impayés des entreprises.
La Coface s’est basée dans son étude sur une méthodologie liée à une expertise macroéconomique, en matièred’appréciation des risques pays, l’appréhension de l’environnement des affaires et les données microéconomiques à travers 70 ans d’expérience, en matière de paiement. Dans ce contexte, Coface prévoit que l’ampleur de la récession cetteannée (baisse du PIB mondial de 4,4%), sera plus forte qu’en 2009. Malgré la reprise attendue en 2021 en cas d’absence de 2ème vague d’épidémie (+5,1%), le PIB resterait 2 à 5 points inférieur à celui de 2019 aux Etats-Unis, en zone euro, au Japon ou encore au Royaume-Uni, selon la Coface. Malgré les mesures de soutien public, lamontée des défaillances d’entreprises déjà mise en exergue dans le précédent baromètre Coface devrait toucher toutes les principales économies matures : Etats-Unis (+43%), Royaume-Uni, (+37%), Japon (+24%), France (+21%),
Allemagne (+12%). Mais beaucoup d’économies émergentes (+44% au Brésil, +50% en Turquie) seront aussi affectées par les conséquences économiques desmesures de confinement ainsi que par la chute des recettes touristiques, des remises des travailleurs expatriés et celles liées à l’exploitation des matières premières dont les cours ont baissé. L’étude de la Coface révèle aussi que la forte hausse de sinistralité reflète une montée du risque de crédit des entreprises à court terme (6 à 12 mois). Coface prend acte de cette montée des risques pays qui se traduit dans son évaluation (utilisant des données à la fois macroéconomiques, financières et microéconomiques) par 71 déclassements, soit un peu plus de 40% des économies couvertes dans le monde.
Sur le front sectoriel aussi, environ 40% des 13 secteurs d’activité évalués dans 28 pays (représentant 88% du PIB mondial)sont déclassés. Dans le contexte actuel de crise de la mobilité, les transports sont les plus touchés par ces changements. Viennent ensuite l’automobile et la distribution, déjà dans une position de faiblesse l’an passé. A l’autre bout de l’échelle, les secteurs pharmaceutiques et, dans une moindre mesure, ceux de l’agroalimentaire et des TIC, sont les plus résilients