célèbre dans le monde entier grâce à son roman désabusé Le lièvre de Vatanen, est décédé à l’âge de 76 ans, a annoncé mardi son éditeur.
Auteur de 35 oeuvres traduites dans desdizaines de langues, cet ancien bûcheronreconverti au journalisme et à la littérature avendu huit millions de livres en plus d’undemi-siècle de carrière. Né le 20 avril 1942, ilest décédé lundi "dans une maison de repos à Espoo", près de la capitale Helsinki,a précisé son éditeur finlandais WSOY dans un communiqué."Il continuait d’écrire, mais pour sonplaisir uniquement", a raconté son fils Petteri,cité par la presse finlandaise.
Publié en France chez Gallimard, il était avecMika Waltari et la romancière Sofi OksanenPurge, l’auteur de langue finnoise le plusconnu à l’étranger. Ses récits tragi-comiques de la vie dans le Grand Nordcontent d’improbables aventures vécues par un géomètresénileet son compagnon de voyage (La cavale dugéomètre), une vieille femme escroquée par son vaurien de neveu (La douceempoisonneuse)ou encore un journaliste désabusé qui adopte un jeune lièvre à la patte cassée (Le lièvrede Vatanen). Sous sa plume souvent décalée, suicide, vieillesse, désespoir ou morne quotidien participent d’un réjouissant tableau du genre humain.
"Leshumains en général sont un peu fous,d’unemanière touchante, et les Finlandais plus encore, peut-être, que les autres", confiait-il dans un entretien à l’AFP en 2005.Parmi les thèmes récurrents de son oeuvre, les cavales incessantes de ses personnages. "Toutcela est ancré dans mon enfance pendantlaquelle cette fuite a été quelque chose de trèsconcret", expliquait Paasilinna.Originaire de Laponie, sa famille a été chasséevers la Norvège lors de la Seconde Guerre mondiale, puis la Suède avant un retour en Finlande, dans une autre région. "Je n’ai jamais oublié toutes les histoires que l’on racontait à la maison et qui sont très vivantes dans mon esprit. J’ai aussi continué à bouger tout le temps en faisant unevingtaine de métiers différents, notamment bûcheron etjournaliste pendant longtemps." La forêt aussiest omniprésente dans l’oeuvre d’Arto Paasilinna.
"Chez nous, le sous-bois est unabri, ce n’est pas du tout un ennemi. En Europe occidentale, en revanche, les forêtsn’existent quasiment plus et malgréle peu dedistance entre cette Europe et la Finlande, ladifférence est énorme", estimait-il.Révélé en France en 1989 avec Le lièvre de Vatanen, il avait reçu le Prix Lille 2004 des auteurs européens pour son roman "Petitsmeurtres entre amis" (2003).En France, Paasilinna (...) a été comparé aulauréat du prix Nobel (delittérature colombien)Gabriel García Márquez, a souligné sonéditeur. "Je crois que les Français meprennentpour un écrivain philosophique, et puis ilsadorent les romans picaresques", s’amusaitl’écrivain