Le 1er Novembre 1954, date du déclenchement de la Guerre de libération nationale, qui avait sonné le glas sur le mythe de "l’Algérie française", demeure une date à forte charge symbolique pour les Algériens.
Soixante ans après, la Déclaration du 1er Novembre 1954, premier document officiel annonçant la naissance du Front de libération nationale (FLN) et de la résurrection d’une nation jalouse de sa liberté, demeure toujours d’actualité de par la vision de ses rédacteurs qui avaient jeté les premiers jalons d’un Etat algérien indépendant. Novembre de la colère et de la dignité a enfanté le Juillet de la liberté et de la joie, et les deux restent indissolublement liés.
Cette date continue de résonner dans la mémoire des Algériens et des Algériennes en général et les artistes en particulier, et continue à s’inspirer de cette période. Et, aujourd’hui encore, d’autres, conçues par des auteurs qui étaient enfants durant la guerre ou qui n’étaient même pas nés à l’Indépendance, continuent à être produites, attestant de la transmission du legs de Novembre, partie essentielle de l’identité nationale, entre les générations.
Le soixantième anniversaire du 1er Novembre relève autant de l’histoire que de l’émotion. Les institutions culturelles et autres, de même que les associations, ont élaboré des programmes liés directement à cette célébration sous des formes diverses. De même, des manifestations périodiques ont consacré une part importante de leur programmation à cette thématique. A travers l’ensemble de ces initiatives apparaissent trois éléments.
Le premier est celui de la reconnaissance à l’égard de tous ceux et toutes celles qui se sont sacrifiés pour l’Algérie. Le deuxième est celui de la connaissance par la volonté de poursuivre et d’approfondir la réappropriation de notre histoire. Le troisième est celui de la renaissance dans une vision qui vise à capitaliser les valeurs de ce passé pour les inscrire dans une démarche d’avenir au coeur des enjeux actuels. En effet, il ne s’agit pas de figer le 1er Novembre mais, au contraire, de le rendre vivant dans les consciences et les comportements.
C’est là une dimension éminemment culturelle de l’histoire, particulièrement dans ce cas où elle exprime à la fois le désir de se libérer, l’ardeur à s’assumer, la volonté d’avancer et la recherche de la justice. Les artistes, écrivains et penseurs ont là un rôle important à jouer en puisant dans les ressources de cet événement historique leurs capacités d’imagination et d’innovation.