Les recettes du box-office américain ont plongé cet été au plus bas depuis 1997 hors inflation, montrant que les consommateurs frôlent l’indigestion de films à suites, gros bras et superhéros des studios de Hollywood.
Entre le premier week-end de mai et le dernier d’août qui marque la fin de la saison estivale, les salles ont engrangé 4,05 milliards de dollars, en baisse de 15 % sur un an, soit le montant le plus bas depuis les 3,75 milliards de 2006, selon Paul Dergarabedian, analyste de Rentrak.
Corrigé de l’inflation, c’est même le pire été depuis 1997, soit 17 ans, ajoute Rentrak, institut de recherche spécialisé dans le divertissement. Cet été pâtit certes d’une comparaison difficile avec le millésime exceptionnel de l’an dernier, avec des cartons comme Iron Man 3 (409 millions aux Etats-Unis, 1,2 milliard à l’international) ou Despicable Me 2 (368 millions sur le territoire national, 970 dans le monde).
Cet été, les films de superhéros et d’action ont été de nouveau déclinés à toutes les sauces, Les Gardiens de la Galaxie tirant son épingle du jeu et devenant même le plus gros film de l’année aux Etats-Unis, surpassant Captain America: le soldat de l’hiver, avec 280 millions de dollars de recettes.
Autre succès estival, Transformers: l’âge de l’extinction a enregistré 244 millions de recettes nationales et plus d’1 milliard à l’international. Mais d’autres ont déçu, notamment Hercule, Edge of Tomorrow et surtout Expendables 3, ce dernier amassant à peine 34 millions de dollars malgré une brochette de stars: Schwarzenegger, Stallone, Mel Gibson, Wesley Snipes, Harrison Ford, Antonio Banderas...
Concepts fatigués
Expendables 3 est à l’inverse le cas d’école "du film à série avec un concept fatigué" et des têtes d’affiches que les spectateurs sont peut-être également lassés de voir dans des films d’action. Il met justement en scène une équipe commando un peu vieillissante face à une autre plus jeune.
"Au début c’était amusant de voir ce regard différent sur les héros de films d’action, puis le concept s’est essoufflé". Les observateurs saluent le travail de Disney avec sa filiale Marvel, qui adapte au grand écran avec succès les innombrables héros de BD de la maison d’édition éponyme. Après l’immense succès de La Reine des neiges l’an dernier, l’empire de Mickey a de nouveau été plébiscité par le public avec Maléfique, sur la sorcière de La belle au bois dormant, interprétée par la charismatique Angelina Jolie.
La maison mère de Mickey n’est toutefois pas à l’abri d’un faux pas car Planes 2 a déçu. Beaucoup de films rentrent dans leurs frais grâce à leur carrière à l’international et en particulier en Chine, notamment les flops comme Edge of Tomorrow avec Tom Cruise ou la comédie avec Melissa McCarthy Tammy.
Cet été semble aussi avoir confirmé la quasi-disparition en salles des comédies dramatiques, qui sortent de plus en plus directement en vidéo à la demande, à l’exception de quelques titres comme Boyhood, considéré comme un prétendant aux Oscars, ou des films indépendants comme Nos étoiles contraires. La cuvée 2015 ne devrait pas changer beaucoup la donne: The Avengers: Age of Ultron, un remake de Mad Max, Jurassic World et le nouveau héros Marvel Ant-Man sont attendus avec toutefois un nouveau dessin animé Pixar: Inside Out.