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Edition du 3 Septembre 2014



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La guerre d’Algérie et le génocide arménien à la Mostra de Venise
Deux tragédies en résonance avec le fracas du monde…
3 Septembre 2014

La Guerre d’Algérie et le génocide arménien sont au coeur de deux films touchants et réalistes, entrés en compétition dimanche à la Mostra de Venise, et qui sont étrangement en résonance avec le fracas du monde actuel.

Loin des hommes, deuxième longmétrage du Français David Oelhoffen, est l’un des films les plus attendus de la Mostra, et pas seulement pour la présence à l’écran du charismatique Viggo Mortensen, à la célébrité planétaire depuis son rôle d’Aragorn dans le Seigneur des Anneaux. Le film, qui s’inspire de la nouvelle d’Albert Camus

L’hôte, issu du recueil L’exil et le royaume, se déroule dans les montagnes de l’Atlas en 1954, au début de ce qui deviendra la Guerre d’Algérie. La rébellion grondant dans la vallée, deux hommes, que tout oppose, sont contraints de fuir à travers les crêtes du massif algérien. Le premier, Daru (Viggo Mortensen), est un instituteur venu d’Espagne, qui parle français et arabe, et qui apprend le français à des enfants algériens.

Le second, Mohamed (Reda Kateb), est un villageois accusé de meurtre. Leur destin bascule quand Daru est chargé d’escorter Mohamed jusqu’au village voisin pour y être jugé et à coup sûr exécuté. Poursuivis par des cavaliers algériens réclamant vengeance et par des colons français revanchards, les deux hommes se révoltent. "Le texte de Camus est très court et d’une beauté extraordinaire.

Il y a un désert, un prisonnier, quelqu’un qui doit escorter un prisonnier. Il parle aussi de l’engagement politique et de la difficulté d’y voir clair dans un monde où la violence éclate et emporte tout", a expliqué David Oelhoffen en conférence de presse. De fait, la violence est partout dans ce film, et dans les deux camps. L’armée française en prend pour son grade, notamment dans une scène qui montre des Algériens se faire tuer par des soldats français alors même qu’ils se rendent. "C’est un crime de guerre", leur dit Daru.

Cela peut-il raviver certaines plaies de part et d’autre de la Méditerranée ? "Il n’y a pas de volonté de controverse et si c’était le cas, ce serait bien malgré moi", s’est défendu le réalisateur. "C’est facile, 60 ans plus tard, de juger la colonisation, qui est une impasse historique. Il se trouve que dans cette région de l’Atlas, en 1954, l’armée française a abattu une cinquantaine d’Algériens, c’est un fait historique. Il faut montrer les choses comme elles se sont passées", a-t-il ajouté.

"Les Arméniens l’attendaient"

Autre film, autre période, mais thématique similaire. The Cut, signé Fatih Akin, est le troisième volet d’une trilogie L’amour, la mort et le diable du réalisateur allemand d’origine turque. Il nous plonge cette fois en 1915, en plein génocide arménien. Une nuit, le jeune Nazareth Manoogian est enlevé à sa famille par des gendarmes turcs. Après avoir survécu à l’horreur du génocide des années plus tard, il apprend que ses deux filles jumelles sont vivantes.

Il décide de partir à leur recherche et rencontre pendant son périple des personnes diverses, bienveillantes ou maléfiques. Tahar Rahim, César du meilleur acteur en 2010 pour Un Prophète de Jacques Audiard, incarne ce père qui ne capitule jamais. Sa prestation a été particulièrement remarquée, le plaçant parmi les favoris pour une place au palmarès de la Mostra.

"C’est le film que les Arméniens attendaient. Cela a pris du temps, la première génération a dû survivre, la deuxième a dû vivre et la troisième réagir et clamer ce qu’elle= devait clamer", a déclaré l’acteur français d’origine arménienne Simon Abkarian, qui figure au générique. "Je pense qu’un seul film est insuffisant pour raconter une telle histoire. Le gouvernement turc est toujours très conscient de ce qui se dit au cinéma sur la question arménienne et il y a des lobbies turcs qui savent intervenir quand il le faut", a-t-il affirmé face aux


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