La vie d’une personne est irremplaçable, mais ce qui s’est passé à Tizi-Ouzou aurait pu l’être dans n’importe quel autre stade, la violence étant banalisée.
Après la tragique disparition du joueur de la JSK, Albert Ebossé, Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, et les membres du bureau fédéral ont pris la décision de reporter l’ensemble des matchs programmés pour ce week-end. le communiqué de la Faf indique ceci :
« L’ensemble des matches des championnats des ligues professionnel et amateur toutes catégories confondues, programmés sur l’ensemble du territoire national pour le week-end du 29 et 30 août sont suspendus et différés à une date ultérieure, ceci en signe d’hommage au joueur Albert Ebossé tragiquement décédé et également en protestation aux agissements irresponsables de certains énergumènes et hooligans qui entretiennent la violence dans les stades et qui a atteint des proportions inacceptables. La Faf, le bureau fédéral et les membres de son assemblée générale étudieront prochainement d’autres mesures plus coercitives qui peuvent entraîner l’exclusion du club fautif de toute compétition. »
En outre la Faf et la LFP ont décidé d’octroyer une indemnité de dix millions de dinars (100.000 dollars) à la famille du défunt. Par ailleurs, il a été décidé, d’un commun accord avec la JSK, que tous les salaires du joueur décédé seront intégralement versés à sa famille jusqu’à expiration de son contrat avec la JSK. Dans cette triste histoire qui n’aurait pas aimer voir les coupables de ce geste criminel débusqués et présentés devant la justice? Mais faut-il pour autant sanctionner le club ?
La vie d’une personne est certes irremplaçable, mais ce qui s’est passé à Tizi-Ouzou aurait pu arriver dans n’importe quel autre stade, la violence étant banalisée et les cas d’agressions et blessures malheureusement légion, en témoignent ces quelques exemples : avril 2012 : le stade du 13-Avril-1958 de Saïda a été la scène de terribles violences à la fin du match MC Saïda- USM Alger, pas moins de 6 joueurs de l’équipe visiteuse ont dû être évacués vers l’hôpital, le défenseur Laifaoui a failli perdre la vie victime de blessures à l’arme blanche Avril 2013 :
d’autres scènes de violences lors de la demi-finale de la coupe d’Algérie entre le MCA et l’ESS, les tribunes du stade du 5-Juillet sont devenues le théâtre d’une bataille rangée entre supporteurs du même club ; Septembre 2013 : le derby algérois, que tout le monde attend chaque saison, a tourné au drame suite au décès de deux jeunes supporters usmistes, conséquence de l’effondrement d’une partie de la tribune supérieure ; Mai 2014 :
Une tribune du stade du 1er-Novembre à El Harrach a pris feu après l’utilisation de fumigènes lors du match qui opposait l’USMH au MCA. Août 2014 : la goutte qui a fait déborder le vase : tragique décès du joueur de la JSK, Albert Ebossé, suite à un jet de projectile. Ces quelques exemples font hélas partie d’une liste bien loin d’être close. La réalité c’est que nos stades sont devenus des défouloirs à une jeunesse à la dérive, droguée tant au football qu’à d’autres « substances » illicites.
Des stades transformés en cimetières à cause de la négligence de responsables, chacun à son niveau, les cahiers des charges étant royalement ignorés. Aujourd’hui on parle de sanctionner un club en choisissant d’ignorer le mal profond et ainsi tenter de se racheter une conscience. Messieurs les responsables, si sanctionner la JSK est la solution pour mettre fin au cycle de la violence, il est clair que tout le monde applaudira - la JSK en premier - mais c’est loin d’être le cas, trêve de démagogie, il est grand temps d’unir toutes les forces pour traiter ce terrible phénomène et tenter d’y apporter les solutions qui s’imposent, il y a urgence !