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Edition du 17 Avril 2014



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Nos silences, de Wahiba Khiari, bientôt traduit aux États-Unis
Un témoignage empreint de sincérité, de force et d’audace
17 Avril 2014

Paru en 2009 aux éditions Elyzad, le roman Nos silences, de Wahiba Khiari, ne cesse de tracer sa route à la rencontre de son public. Pour la première fois, fin 2013, les lecteurs algériens ont pu se le procurer à l’occasion du Salon international du livre d’Alger (Sila).

"En Caroline du Nord, deux universitaires se sont lancés dans la traduction de cet ouvrage dont ils jugent la lecture intéressante pour les étudiants en histoire et en féminisme", explique la fondatrice de la maison d’édition tunisienne Élisabeth Daldoul. Lauréat du prix Senghor en 2010, ce livre s’est vendu à 3.000 exemplaires au Maghreb, un bon chiffre selon l’éditrice. Situé dans les années 1990 en Algérie, Nos silences retracent le destin de deux femmes confrontées à l’horreur de la décennie noire.

L’une, professeur d’anglais, parviendra à quitter son pays et à échapper à la violence. L’autre, enlevée à sa famille et retenue dans le maquis, vivra de plein fouet la folie meurtrière et le fanatisme religieux. Sous forme de confessions, ces deux voix brisent l’omerta. Le mutisme est au cœur de ce roman. Il obsède l’écrivaine algérienne installée à Tunis depuis 1998, pour qui les années de guerre ont été plombées par le silence de ceux qui avaient peur, de ceux qui étaient endeuillés et de ceux qui n’ont pas eu le courage de dénoncer ou de se révolter. En faisant œuvre d’écriture, Wahiba Khiari se fait la voix des femmes, premières victimes de cette guerre civile, devenues des objets sexuels, des ombres aphones.

"Je crie sans voix à qui veut bien m’entendre. Ici, on a peur des mots, on les chasse, on les brûle, puis on les remplace par le silence", écrit-elle. Nos silences est aussi une déclaration d’amour à la littérature. Dans une très belle scène, l’enseignante demande à ses élèves de s’inspirer de la célèbre chanson de John Lennon, Imagine, pour penser un autre monde, sans "guerre et sans religion". Les élèves s’en révèlent incapables : le fanatisme tue l’imagination et la capacité à rêver.


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