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Edition du 24 Fevrier 2014



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Bagdad capitale de la Culture arabe 2013
Le dramaturge M’hamed Benguettaf ressuscité à Baghdad
24 Fevrier 2014

Un hommage posthume a été rendu samedi soir à Baghdad (Irak) au dramaturge algérien M’hamed Benguettaf, lors de la cérémonie de clôture de la manifestation Bagdad capitale de la Culture arabe 2013, pour "sa valeureuse contribution à l’enrichissement du mouvement culturel arabe", a rapporté la presse irakienne. M’hamed Benguettaf voit le jour le 20 décembre 1939, dans le quartier d’Hussein Dey, à Alger.

Alors qu’il entend parler d’un concours organisé par la Télévision algérienne à l’adresse de jeunes prodiges de la chanson, il se présente pour tenter sa chance. Mais au lieu du chant, il est orienté vers la comédie, débutant ainsi dans le théâtre radiophonique où il est révélé au public, notamment à travers sa voix puissante et retentissante.

En 1965, il fait la connaissance d’un autre monstre sacré du 4e art algérien, le grand Mustapha Kateb, ce dernier qui le voit évoluer dans une pièce de Mohamed Hilmi est très vite impressionné par sa maîtrise de la langue arabe mais, surtout, par sa prestance, son charisme et la force de son talent. Il décide de le prendre dans sa troupe.

Conscient de la chance qui lui est offerte de pouvoir afficher ses prétentions sur scène, Benguettaf se lâchera complètement, donnant à chaque fois le meilleur de lui-même, ce qui amènera Mustapha Kateb à le distribuer dans une quarantaine de pièces théâtrales. Il bâtira ainsi sa carrière à force de prouesses et de jeu de séduction avec le public qui ne se lassera jamais de le voir évoluer sur les planches dans la peau de personnages éclectiques et hauts en couleur.

Comédien plein de vie et de ressources, il jouera aussi bien des œuvres du théâtre populaire ou des pièces maîtresses puisées dans le patrimoine classique ou universel : Molière, Shakespeare, Ould Abderrahmane Kaki ou Kateb Yacine, pour ne citer que ceux-là. Benguettaf n’excellait pas seulement dans la comédie, il avait d’autres cordes à son violon :

l’écriture, la traduction et l’adaptation. On lui doit ainsi l’adaptation de chefs-d’œuvre comme Ivan Ivanovitch, de l’écrivain russe Gogol, ou la traduction de la pièce L’Homme aux sandales de caoutchouc de Kateb Yacine. Il a également adapté des œuvres de Nazim Hikmet, Ali Salem, Mahmoud Diab, et on en oublie et tant la liste est longue.

En 2004, il se voit confier la direction du TNA en juste reconnaissance de son talent, des sacrifices consentis et des efforts déployés pour l’épanouissement du 4e art algérien, en dépit de toutes les difficultés. Malade, il tire sa révérence après avoir été admis à l’hôpital, laissant derrière lui un parcours à envier. La cérémonie de clôture de la manifestation Baghdad capitale de la culture arabe 2013 devait être également marquée par la distinction de quelques 300 personnalités culturelles d’Irak et 99 autres de plusieurs pays arabes, en reconnaissance de leur riche parcours artistique.

Par : Idir Ammour

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