La start-up américaine Dangerous Things a créé le premier implant sous-cutané compatible avec la technologie sans fil NFC. Une fois logé dans la main, il peut interagir avec des terminaux compatibles pour déverrouiller un ordinateur ou un smartphone, accéder à un bâtiment ou encore partager des informations sur les réseaux sociaux. La campagne de financement lancée sur Indiegogo a dépassé l’objectif initial en moins d’une semaine.
Le bioimplant xNT peut être programmé pour accomplir un certain nombre de tâches, comme déverrouiller l’accès à un terminal (smartphone, tablette, ordinateur), entrer dans un bâtiment ou ouvrir une voiture, mais aussi partager des contenus numériques sur les réseaux sociaux. Dangerous Things entend faire évoluer le concept en rendant son projet ouvert.
On entend actuellement beaucoup parler de solutions alternatives aux mots de passe et autres codes d’accès qui ne cessent de se multiplier et compliquent la vie des usagers. Nombreux sont les laboratoires de recherche et les entreprises qui réfléchissent à d’autres solutions techniques, à la fois plus simples et plus sûres.
Ainsi Google explore-t-il l’option d’une bague électronique qui remplacerait tous les mots de passe. L’université de Californie à Berkeley réfléchit de son côté au moyen d’utiliser les ondes cérébrales pour contrôler un système d’authentification. Citons encore les travaux menés à partir du mouvement des yeux, des battements du cœur ou de la frappe au clavier.
Il existe également une autre piste, moins empruntée celle-là, qui consiste à utiliser des bioimplants pour servir de sésames. C’est la voie qu’a choisie Dangerous Things, une start-up américaine créée l’année dernière.
Elle a mis au point un implant de la taille d’un grain de riz compatible avec la technologie de communication en champ proche. Cet implant nommé xNT peut dialoguer avec des terminaux équipés de puces NFC, comme les smartphones ou les tablettes, et faire office de système d’authentification pour les déverrouiller. Mais il peut également servir à échanger des données, comme une adresse Internet (URL), une vidéo YouTube, ou bien des coordonnées de contact (téléphone, adresse, courriel, etc.).
Dangerous Things a fabriqué quatre prototypes de son bioimplant xNT qui sont actuellement testés par des volontaires. Tous assurent que la pose n’a pas été douloureuse et que l’implant, situé dans la main entre le pouce et l’index, ne provoque aucune gêne particulière.
Selon Amal Graafstra, le fondateur de Dangerous Things, il s’agit d’une première mondiale. L’implant se présente sous la forme d’une capsule en bioverre qui contient une étiquette électronique RFID compatible avec un marqueur NFC type 2, le tout étant stérilisé avec de l’oxyde d’éthylène. Il doit être implanté dans la main, dans la zone située entre le pouce et l’index.
Le standard NFC type 2 signifie que l’implant xNT est lisible et réinscriptible. Il dispose d’une mémoire de 144 octets de capacité et supporte la norme ISO 14443A, ce qui lui permet de fonctionner avec les lecteurs NFC qui servent par exemple à déverrouiller une porte, démarrer une voiture ou se connecter à un ordinateur.
Quatre volontaires ont accepté de se faire implanter un prototype xNT. Sa pose peut être réalisée par un médecin, une infirmière ou des spécialistes du piercing.
Dangerous Things a l’intention de développer un écosystème d’applications en créant une plateforme open source afin d’inciter la communauté des développeurs à imaginer de nouveaux usages. Dangerous Things espère pouvoir lancer l’implant xNT en février prochain.