Pour cette énième journée du festival, deux troupes sont passées sur l’esplanade du chapiteau placé à l’occasion au centre de loisirs.
La première a débuté à 20h, avec la coopérative de théâtre Macahu de l’association Hamid Aït Tayeb d’Iferhounene (Tizi-Ouzou), dont le titre de la pièce est Tisilit Benzar - l’arc en ciel - écrite et mise en scène par Houche Abderrahmane.
Cette dernière est inspirée d’un conte kabyle qui relate l’histoire d’un jeune prince déchu à la recherche de sa bien-aimée magicienne Tisilit Benzar pour se marier avec elle et retrouver son royaume. Dans son périple, il découvrira les rites, les traditions et les couleurs de la kabylie, puis, il subira des épreuves difficiles face à un ogre et ogresse qui sont les parents de Tisilit Benzar, mais à la fin, il sera sauvé par la magie et l’amour que lui porte sa bien-aimée.
A travers cette pièce, le metteur en scène a tenté d’apporter quelques retouches, avec comme sujet les gens qui sont devenus au fil des temps des assoiffés de matériel, au lieu de chercher les véritables valeurs qui feront le bonheur de tout un chacun. Les comédiens ont régalé l’assistance par des scènes dignes des grandes troupes théâtrales, ce qui a fait dire à travers les échos sur place, que c’est là l’une des meilleures pièces présentées durant cet événement théâtral. Le message est clair.
A travers les hommages rendus à toutes les Nedjma qui se sont éteintes par l’obscurantisme, et qui voulaient seulement éclairer leur pays, les représentants de l’association Hamid Aït Tayeb ont voulu transmettre et dire aux gens que le matérialisme ne s’éternise pas dans la vie, contrairement aux véritables valeurs qui sont éternelles.
Un véritable chef-d’œuvre a été présenté, tantôt par la scénographie signée Yahia Ben Amar, qui ajoutait du piment à la pièce, tantôt par les comédiens dont le seul souci était de transmettre un message qui n’est autre que la bêtise humaine. Qui ne connaît pas cet hymne à l’amour ? Qui n’a jamais entendu parler de cette légende chantée, exaltée, narrée, contée et fredonnée mille et une fois ?
Elle a bercé des générations d’amoureux, reste, par la féerie de sa poésie, la richesse de ses mots truffés d’images et de métaphores, un monument de culture et de notre identité. « C’est une valeur identitaire propre à nous... bien de chez nous », a souligné Houche Abderrahmane voulant nous mettre en garde contre l’invasion culturelle avec des images qui inondent notre petit écran, et surtout face à
l’amnésie qui nous guette.
Malheureusement, le discours sur la mondialisation s’inscrit largement dans la perspective ethnocentrique d’un ordre mondial qui ne prend pas en compte les relations de pouvoir et de domination, alors que cette prise en compte est essentielle pour comprendre le phénomène.