Afin d’asseoir une stratégie permettant de mettre la pomme de terre algérienne sur le marché international il est utile de respecter les normes européennes, les périodes de soudure et les indicateurs techniques...

Une journée d’information sur les conditions à réunir pour l’exportation de la pomme de terre s’est déroulée mardi à Aïn Defla en présence notamment d’un phytopathologiste, expert international en culture de ce tubercule.

Les représentants de nombreuses wilayas productrices de pomme de terre, ainsi que ceux des ports d’Alger et de Mostaganem, ont assisté à cette journée organisée par la société Prophert (société algérienne chargée de l’accompagnement et du suivi du fellah) et la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Aïn Defla.

Lors de son intervention, le directeur des services agricoles de Aïn Defla, Boujemaâ Zerrouk, a indiqué que "les carences décelées lors des dernières opérations d’exportation à partir de la wilaya interpellent tous les agents économiques en vue d’asseoir une stratégie permettant de mettre ce produit sur le marché international."

Les normes européennes, les périodes de soudure et les indicateurs techniques constituent autant de facteurs nécessaires pour pouvoir exporter ce produit, a ajouté M. Zerrouk, faisant remarquer que cette journée vise également à préparer les échéances prochaines d’arrière-saison et de saison.

Le phytopathologiste, expert international en culture de pomme de terre, Michel Malet (France), a, pour sa part, indiqué que cette journée vise à "expliquer aux producteurs algériens les démarches nécessaires à suivre et les précautions à prendre pour pouvoir entrer sur le marché européen d’exportation de pomme de terre."

M. Malet a mis en garde contre toute "fertilisation des sols", insistant sur "la nécessité de récolter le produit sans l’endommager et d’éviter les maladies", avant de mettre en exergue l’importance du suivi végétatif de la plante.

Cet expert a invité les responsables algériens du secteur de l’agriculture à "tirer profit de la situation engendrée par les inondations survenues en Europe pour se positionner sur le marché international et tenter de s’y maintenir."

"C’est l’occasion ou jamais, mais il faut que ce positionnement soit à long terme", a-t-il préconisé, relevant que les inondations ayant affecté l’Europe, cette année, ont influé négativement sur la production et la surface emblavée, engendrant un manque de pomme de terre sur le marché à l’origine de l’augmentation des prix de ce produit. Nonobstant les aléas climatiques,

"Il est absolument nécessaire de connaître les périodes où l’Europe a le plus besoin de pomme de terre pour faire en sorte que l’opération d’exportation ne soit pas épisodique, mais dure dans le temps", a, de son côté, estimé El Hadj Djaâlali, président de la chambre d’’agriculture de Aïn Defla.

Il a affirmé que "le produit algérien est de bonne qualité et est en mesure de concurrencer les produits internationaux, pour peu que les agriculteurs soient conscients de la nécessité de suivre scrupuleusement les mesures de production dictées par les experts en la matière."