Un concert franchement puisé dans le patrimoine musical et poétique algérien enrichi de sonorités de world music a été animé vendredi à Alger par le groupe Gaâda diwan Béchar.

Organisé par l’opérateur privé "Broshing events" ce spectacle, devenu depuis quelques années un rendez-vous incontournable du ramadan pour le groupe et ses fans algérois, a réussi à rassembler plus de 5.000 spectateurs autour d’un live qui a dévoilé une nouvelle recherche musicale sur un répertoire connu de tous.

Dès les premières notes au mandole de Tayeb Laâoufi le public du théâtre de verdure Laâdi-Flici chantait déjà à l’unisson Chellali avec Aicha Lebgaâ et Dib el Ghaba, des titres issus du dernier album du groupe Mah Lo" sorti en 2012.

Comme à chaque apparition du groupe des centaines de fans en tenus traditionnel du sud ou arborant des chèches de toutes les couleurs sur la tête ou autour du cou se bousculait près de la scène pour chanter et danser sur un répertoire qu’ils connaissent par cœur, ce qui représente la meilleur preuve du succès et de la longévité du groupe pour ses membres.

Malgré l’absence de l’emblématique meneur du groupe Abdelaâti Laâoufi et du percussionniste Amar Chaoui, le groupe a présenté une expérience musicale basée sur l’ouverture sur la scène et les musiques du monde.

En entamant le répertoire des deux premiers albums comme Amine amine ou Sobhan Allah le groupe a provoqué de réelles scènes de liesse parmi les quelques milliers de spectateurs du théâtre.
Plusieurs nouveaux arrangements qui ne figurent pas dans les albums ont été apportés par Gaâda diwan Béchar qui préfère "se consacrer autant que possible à perfectionner son spectacle sur scène" comme l’a confié Tayeb Laâoufi.

Même si le répertoire du groupe a quelque peu perdu en intensité rythmique, il s’est néanmoins beaucoup enrichi en sonorités complètement étrangère au terroir du sud ouest et du ghiwane initialement interprété.

Après une dizaine d’années de scènes à travers l’Algérie et l’Europe, le groupe souhaite inscrire son œuvre dans le répertoire de la world music sans en dénaturer l’essence, dans ce sens les fans ont pu apprécier des sonorités subtiles de blues, de rock, funk et même de zouk.

Avant la fin du spectacle qui a duré près de deux heures, les nombreux fans ont réclamé le succès indiscutable du groupe Ben Bouziane, interprété par Mohamed Dilmi et Aicha Lebgaâ, une chanson que le public ne cesse de demander depuis plusieurs années.