La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a loué dimanche les qualités humaines de la romancière Yamina Mechakra, tout en s’inclinant "avec déférence et respect" en hommage à cette personnalité, décédée dans la matinée à l’âge de 64 ans.
Dans un message de condoléances adressé à la famille et aux proches de la défunte, la ministre évoque la "personnalité brillante, sensible et attachante" que fut Yamina Mechakra qui, écrit-elle, "a traversé la lutte de libération nationale avec les yeux d’un enfant mais le regard d’une adulte".
Pour la ministre, l’acte d’écrire fut probablement un moyen d’ "exorciser la douleur et l’horreur de la guerre" chez cette écrivaine de talent qui s’était "nourrie, collégienne puis lycéenne, des meilleurs classiques universels", avant de publier en 1979 son "sublime roman La grotte éclatée puisé de la culture populaire aurésienne dont elle était pétrie", rappelle Mme Toumi.
Elle soulignera, en outre, qu’au sein du groupe Kateb-Issiakhem qu’elle a côtoyé, Yamina Mechakra avait appris l’écriture "vraie" , celle "qui dit les mots et les silences de son peuple".
Mme Toumi rappelle aussi, dans son message, le parcours estudiantin de la défunte qui la fera propulser vers la psychiatrie pour collaborer dans l’équipe de feu Mahfoud Boucebci, dont "l’assassinat par le terrorisme intégriste", estime la ministre, constituera un "tournant dans la vie de Mechakra".
De cet épisode violent, l’écrivaine gardera, rappelle-t-on, une profonde blessure qui finira par la diminuer psychologiquement et physiquement. Son expérience dans le service de pédiatrie du professeur Grangaud fera naître le second roman de Mechakra "Arris", dans lequel elle décrit la tragédie des filles-mères, note en outre Mme Toumi.
Pour la ministre, la disparition de Yamina Mechakra est un "deuil pour la grande famille de la culture".
La romancière disparue sera inhumée lundi après la prière du Dhor au cimetière de Sidi Yahia à Alger.