Le professionnalisme dans le football algérien connaîtra un meilleur développement avec la promulgation prochaine de la nouvelle loi sur le sport qui va éliminer les "imperfections et dysfonctionnements" constatés depuis le lancement de ce projet en 2010, a indiqué mercredi soir, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi.
"Le projet du professionnalisme en Algérie n’a pas échoué. Il traverse une période de transition. Nous avons décidé de revoir la loi actuelle, qui a connu un échec, afin de la rendre plus performante", a déclaré M. Tahmi lors de l’émission "Face à la presse" diffusée par la Télévision algérienne. La nouvelle législation permettra, selon le ministre, d’introduire de nouvelles mesures destinées à éliminer les zones d’ombre et les flous qui caractérisent l’évolution du professionnalisme dans le sport roi en Algérie. Deux championnats professionnels (Ligue 1 et 2) ont été lancés par la Faf en 2010 et 32 clubs se sont retrouvés propulsés au statut professionnel, sans une profonde réflexion et une période d’apprentissage puisque le professionnalisme exige plus de rigueur dans la gestion. Tout en soulignant que l’Etat continuera à soutenir le professionnalisme, pour une période de cinq ans, conformément à une règlementation bien définie, le ministre a mis l’accent sur la nécessité de "changer les choses, à travers l’instauration d’une meilleure gestion au sein des clubs. Pour Tahmi, la mauvaise gestion est visible notamment à travers les transactions de joueurs et les "contrats faramineux" accordés aux nouvelles recrues, "au détriment de la formation et des performances sportives". "Le moment est venu pour changer certaines choses, a-t-il dit, et la rigueur sera de mise, en premier lieu dans l’utilisation à bon escient de l’aide des pouvoirs publics. L’Etat continuera à apporter son soutien financier aux clubs, mais ces derniers doivent justifier leurs dépenses dans leurs bilans". Le soutien de l’Etat pour les clubs doit servir, en premier lieu, à l’amélioration de la gestion globale de ces clubs, a fait remarquer le premier responsable du MJS, précisant que la nouvelle loi va accorder un intérêt particulier aux deux aspects : évaluation et contrôle. Le ministre a rappelé que les 32 clubs, en dépit des difficultés rencontrées, gardent toujours leur statut de club professionnel, sauf une seule formation qui a rétrogradé en division inférieure. Mais, il s’est demandé s’il n’aurait pas été préférable, au départ, de lancer le professionnalisme avec 16 clubs au lieu de 32, en raison notamment de l’environnement économique défavorable d’alors. "La nouvelle loi permet d’envisager une réduction du nombre de clubs professionnels qui passerait alors de 32 à 16.", a-t-il fait savoir. Concernant le projet de construction des centres de formation , ou bases d’entraînement comme a tenu à le préciser le ministre, la nouvelle loi prévoit une nouveauté, puisque ce sont désormais les pouvoirs publics qui se chargeront de la construction de ces infrastructures - sur une parcelle de terrain appartenant à l’Etat - avant d’en faire une concession de longue durée au profit des clubs. Le professionnalisme dans le football algérien a été lancé "dans la précipitation" ce qui explique les problèmes rencontrés actuellement par les clubs, selon d’anciens joueurs et dirigeants ayant pris part mercredi au forum du journal Echaab consacré aux "50 ans du football algérien".