Décidément, la crise au sein de la laiterie Tassili de Drâa Ben Khedda, 11 kilomètres à l’ouest du chef lieu de la wilaya de Tizi Ouzou n’est pas près de connaitre un dénouement malgré plusieurs tentatives de faire croire que les choses sont rentrées dans l’ordre.
C’est le cas notamment quand une commission d’enquête ministérielle avait été dépêchées sur place afin de confirmer ou d’infirmer toutes les accusations portées à l’encontre d’une direction accusées de tous les maux. Cette dernière, en revanche, ne cesse de brandir un bilan qu’elle juge des plus positifs. Quelques soient les positions des uns et des autres, il n’en demeure pas moins que depuis une semaine, les 400 travailleurs de la ladite laiterie sont de nouveau entrés dans une grève illimitée. La goute ayant fait déborder le vase est la décision prise de manière unilatérale de la part de la direction de l’entreprise Tassili de revoir à la baisse le taux de l’indemnité de rendement des employés qui était de l’ordre de 20 % et qui passe de fait à 15 %. Cette mesure qui est tombée de manière surprenante n’a pas du tout plu aux employés qui y voient une provocation de la part de la direction de l’entreprise, d’autant plus que la revendication principale qui ne cesse de rebondir reste la communication des résultats de la commission d’enquête. « Depuis que la commission d’enquête est venue pour vérifier la situation sur le terrain, nous n’avons plus de nouvelles de cette commission et ses résultats ne sont pas rendus publics. A quoi sert une commission d’enquête si elle finit son travail sans communiquer des conclusions ? », s’interroge un représentant des travailleurs. Les travailleurs de l’ex-ONALAIT sont donc en colère et ne semble pas près à en découdre, du moins non pas avant que la commission d’enquête ne réagisse. D’autres raisons rendent la situation plus complexe au sein de l’entreprise de fabrication de lait la plus importante de la wilaya de Tizi Ouzou. Il s’agit par exemple de ce qui est qualifié de complicité entre la direction de l’entreprise et l’union locale du syndicat UGTA de Drâa Ben Khedda. « Au lieu de défendre les travailleurs et de se placer de leur côté, l’union locale de l’UGTA n’a pas trouvé mieux que de s’en prendre à nous et de prendre parti en faveur de la direction. Du jamais vu dans les annales du syndicalisme », dénonce un autre travailleurs qui cite le cas de deux syndicalistes ayant été suspendus pour leur dévouement dans cette affaire aux côtés des travailleurs. La réintégration des deux employés-syndicalistes ayant fait l’objet d’une suspension suite à la grève de trois mois observée à la fin de l’année 2011 et au début de l’année 2012 reste aussi un préalable pour la reprise du travail, ajoute les concernés. De son côté, la direction de cette entreprise privatisée en 2004, ne comprend pas la position des travailleurs. Les résultats de la commission d’enquête ne relève pas de ses prérogatives, se défend-elle. Quant à la baisse de l’indemnité de 20 à 15 %, elle est du, d’après la direction, à la diminution du volume de travail puisque désormais les 400 employés de la laiterie ne travaillent pas les vendredis. La direction estime de ce fait qu’il est tout à fait normal que l’indemnité ne reste pas à 20 %. C’est le cas aussi au sujet des deux syndicalistes suspendus puisque c’est à l’union locale UGTA de prendre en charge ce problème du moment que c’est cette dernière qui est derrière la mesure de suspension.
La grève au sein de la laiterie de Drâa Ben Khedda a remis au goût du jour la pénurie de ce produit de première nécessité. Il est pratiquement impossible d’apercevoir un sachet de lait sur les étals des magasins d’alimentation générale aussi bien au chef lieu de la wilaya de Tizi Ouzou que dans les villages. Les citoyens se rabattent sur le lait en poudre, lequel a disparu également des étals dès les premiers de la grève à l’ex-Onalait.