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Des psychologues pour les élèves en difficulté
12 Septembre 2012

Avec la rentrée scolaire, de nombreux parents devraient faire face à divers problèmes psychologiques qui ne manqueront pas de surgir chez leurs enfants. Il s’agit de problèmes dont la gravité varie selon les cas mais qui nécessitent tous une réelle prise en charge. Ces problèmes psychologiques, on n’en parle que rarement. Cette période de l’année est marquée par des perturbations chez les enfants scolarisés.
Ainsi et après trois mois de vacances totales, ils sont nombreux les enfants qui ont du mal à accepter l’idée de renouer avec les bancs des classes, les camarades et les enseignants et aussi, avec les 8 heures
« d’inertie physique » quotidiennes. Il ne s’agirait pas, comme on pourrait le penser, de cancres que l’idée des études rebuterait. Loin s’en faut. Ce genre de problèmes se pose aussi bien pour les bons élèves que pour les moins bons. Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, à l’instar des autres régions du pays et depuis quelques années, des psychologues sont mis à profit pour la prise en charge de toutes sortes d’aléas sur lesquels pourrait butter un élève avant et durant sa scolarité mais malheureusement, la disponibilité de ce genre de professionnels ne résout qu’une partie du problème. Les raisons ? C’est encore la question du tabou qui entoure la consultation d’un psy. Psychiatre ou psychologue, ça ne change pas vraiment grand-chose puisque la même appréhension est exprimée à l’égard de ces deux professions. Pourtant, de nombreux déséquilibres pourraient être pris en charge et réglés dans de bons délais pour peu que les parents « osent » frapper à la porte des psychologues qui sont rémunérés par la direction de l’éducation. Donc, il n’y a rien à débourser. Il suffit juste de faire le pas. C’est ce que confirme Mme Mami, psychologue et conseillère d’orientation au niveau de la direction de l’éducation de la wilaya de Tizi-Ouzou. Cette dernière précise que ce genre de prises en charge pourrait même parer à un éventuel échec scolaire. Notre interlocutrice explique que les problèmes qui surgissent durant la scolarité de l’enfant, tel qu’elle a eu à le vérifier dans le cadre de son exercice, pourraient avoir une multitude de raisons de fond. Donc, l’échec scolaire ou encore la phobie scolaire (qui fait son apparition souvent à la veille de la rentrée des classes), est un résultat d’un ou plusieurs facteurs. Quels sont ces derniers ? Mme Mami explique qu’il peut s’agir de problèmes familiaux graves et épineux, d’une dépression… C’est pourquoi, suggère notre interlocutrice, la prise en charge psychologique de l’enfant doit commencer en bas âge, c’est-à-dire, dès la première année scolaire. Le psychologue clinicien pourrait ainsi assister l’enfant à dépasser certaines difficultés. Il pourrait être question de blocages plus complexes. Auquel cas, le recours à un psychiatre devient indispensable. Dans ce cas aussi, les parents doivent fournir des efforts afin de surpasser le tabou qui colle à l’acte de consultation d’un psychiatre. Ne pas le faire en temps opportun exposerait  l’enfant à plus de difficultés. De leur côté, les psychologues scolaires, engagés par la direction de wilaya de l’éducation, en concertation avec les enseignants détectent aussi en début d’année les enfants qui présentent des signes de difficultés de divers ordres. Interrogée si ce sont les garçons ou les filles qui sont le plus affectés par les difficultés psychologiques, Mme Mami répond qu’en tout cas, ce sont les filles qui consultent le plus chez les psychologues :
« D’après ma propre expérience, j’ai constaté que les filles ont plus de facilité à venir voir un psychologue. Les filles se présentent même toutes seules. Quant aux garçons, c’est plus difficile, surtout quand il s’agit d’adolescents ». Notre interlocutrice explique que pour les garçons, la consultation d’un psychologue est perçue comme un signe de faiblesse. Chose que la majorité a du mal à admettre. Il y a de ce fait une grande difficulté à aider les garçons qui refusent d’accepter l’existence d’un problème en eux. Un psychologue ne peut pas aider quelqu’un qui n’en exprime pas le souhait. Contrairement à l’idée reçue, ce sont les enfants issus de familles riches qui sont exposés le plus à des problèmes psychologiques, selon Mme Mami, qui parle en tout cas de son expérience personnelle et de celle de ses collègues. «Les parents habituent leurs enfants à  l’argent. Ces derniers finissent par se demander à quoi serviraient ces études puisque tout ce dont ils ont besoin est disponible», étaye la psychologue. Cette dernière ajoute que même en cas de mauvais résultats scolaires, il est déconseillé aux parents de sermonner leurs enfants sur la question. Surtout, il ne faut pas les forcer ni leur montrer que tout leur avenir est tributaire des études. Au contraire, il faut faire preuve de souplesse en leur expliquant qu’il n’y a pas que les études dans la vie mais il y a aussi d’autres perspectives, comme la formation professionnelle, entre autres. Non seulement forcer les enfants à étudier ne constitue pas une solution mais plus grave, elle peut engendrer d’autres difficultés psychologiques. Ce que conseille, enfin la conseillère en orientation scolaire de la direction de l’éducation de la wilaya de Tizi-Ouzou, c’est que les parents ne doivent pas hésiter à emmener leurs enfants au moins une fois par mois chez le psychologue. Il ne faudrait pas en faire un tabou, insiste-t-elle. Il y a des parents qui restent jusqu’à la fin de l’année pour le faire alors qu’il serait plus judicieux de commencer avant même le coup d’envoi de l’année scolaire.

Par : L.B

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