La participation algérienne à la 30e édition des Jeux Olympiques de Londres était encore une fois un échec total. Comme tout le monde l’attendait, il n’y a pas eu de miracle pour nos athlètes qui ont brillé par l’absence de performance. Mis à part l’unique médaille de Taoufik Makhloufi en athlétisme, aucune discipline n’a pu sortir la tête hors de l’eau.
Mais cette unique médaille de Makhloufi ne doit en aucun cas cacher la réalité amère du sport algérien, malade et confronté à de gros problèmes qui nécessitent un débat sérieux autour d’une table qui réunira tous les concernés, pour sortir de cette situation qui dure depuis plusieurs années. L’Algérie, qui s’est présentée à ce rendez-vous international avec seulement 39 athlètes a voulu certainement réaliser quelque chose de positif, mais ce n’est pas facile devant des athlètes d’un niveau technique des plus élevés. D’ailleurs, aucun responsable du sport en Algérie n’a osé avancer le moindre pronostic sur les chances de médaille, contrairement aux derniers championnats d’Afrique. Aujourd’hui, arracher une médaille lors d’une compétition comme les Jeux Olympiques devient de plus en plus difficile pour les athlètes algériens, toutes disciplines confondues. C’est devenue une habitude, les objectifs des Algériens derrière toute participation, n’est qu’une simple figuration sur la liste des participants. Depuis quelques temps, la performance ne figure pas parmi les objectifs des responsables du sport en Algérie, « déjà le fait de participer à ces jeux, c’est une performance » s’est contenté de dire le ministre de la Jeunesse et des Sports Hachemi Djiar à la veille du départ de la délégation algérienne pour Londres. En effet, en judo, Soraya Haddad sur laquelle reposait l’espoir des tous les Algériens a été éliminée dès la sixième de finale par la Roumaine Andreea Chitu dans un combat qui n’a duré qu’une minute et 25 secondes avant qu’elle ne concède un ippon. Il s’agit d’un véritable coup de tonnerre puisque Soraya Haddad était une des chances de médaille de l’Algérie au rendez-vous de Londres. La native de Béjaïa qui s’est fixée comme objectif principal de faire mieux que lors des Jeux Olympiques de Pékin, où elle avait arraché le bronze, a failli cette fois-ci, dans sa mission en quittant prématurément la compétition. Pour sa deuxième participation, l’Algérienne n’a même pas pu parvenir en demi-finale. Le judo algérien buvant le calice jusqu’à la lie, avec cette élimination pour le moins surprenante, plonge encore une nouvelle fois dans la crise. L’Algérie qui a pris part à cette joute planétaire avec huit boxeurs, un record en Afrique, voire même aux Jeux Olympiques, n’a pas pu qualifier un seul en demi-finale, synonyme d’une médaille de bronze assurée. Certains pugilistes, à l’instar de Chaouib Boumloudinat ont été sortis sans gloire dès le premier tour. Certes, certaines décisions des arbitres ont été fatales pour quelques boxeurs, mais cela n’explique pas à lui seul l’échec consommé du noble art algérien au rendez-vous de Londres. En cyclisme sur route, Azzedine Laâgab, qui a remporté le tour d’Algérie, n’a pas pu courir jusqu’à la fin en abandonnant à quelques kilomètres. En sport collectif, la sélection algérienne féminine de volley-ball a perdue ses cinq matches au, premier tour. Ziadi Fateh, le seul Algérien qui représente le tir sportif algérien a été éliminé également lors des qualifications de l’épreuve du 10 m pistolet à Air comprimé en se classant à la 43e et avant-dernière place avec 562 points. En escrime, la jeune Khelfaoui Annissa, qui participe pour la première fois aux Jeux olympiques a été largement dominée par l’Ukrainienne Leleykova dans l’épreuve du fleuret individuel. Les autres disciplines ne sont pas mieux loties et les résultats enregistrés à Londres sont l’illustration parfaite de leur malaise. Par ailleurs, des millions de dinars ont été déboursés lors de la préparation des athlètes à ces Jeux Olympiques de Londres pour un résultat aussi décevant. Avec tous les moyens mis en place par les pouvoirs publics, le sport algérien reste bien loin du niveau espéré. Le sport national a, plus que jamais, besoin d’une reforme plus profonde basée essentiellement sur la formation.