Une grande animation nocturne caractérise les rues de Aïn Defla à l’approche de la fête de l’Aïd el-fitr, les citoyens procédant, comme de coutume, à la veille de pareille occasion, aux achats de vêtements pour leur progéniture, outre les ingrédients nécessaires à la préparation de certains gâteaux.
A peine les dernières cuillerées de chorba avalées que les rues de la ville sont envahies par une marée humaine, une situation qui contraste fortement avec celle de la journée durant laquelle l’animation est des plus ternes, le mercure dépassant bien souvent la barre des 40°.
C’est incontestablement les magasins limitrophes à la cité des Frères-Menad, non loin du stade de Aïn Defla, qui constituent le point de mire des Déflaouis.
Se frayer un chemin au milieu de la foule est devenu ainsi difficile à cause de l’affluence de plus en plus nombreuse.
A 23 h, juste après la prière des tarawihs, l’affluence est à son paroxysme. Des pères de famille, le plus souvent accompagnés de leurs progénitures, s’emploient à "dénicher" la bonne occasion susceptible de mettre du baume au cúur de leurs enfants.
Ces derniers, plus exigeants que jamais et tenant, coûte que coûte, à imiter leurs amis en matière d’habits, tentent d’imposer leurs "envies" en vue de se voir offrir les meilleurs habits. Les parents ne l’entendant souvent pas de cette oreille à cause de la cherté des articles, iI n’est ainsi pas rare de voir le ton monter entre les deux parties.
Certaines mines affichées sont assurément révélatrices du désappointement des parents au sujet de la cherté des articles.
"Acheter des habits pour ses enfants à l’occasion de l’Aïd n’est guère une sinécure", relève Ali, un quadragénaire, précisant que rien que pour les chaussures de ses deux enfants, il a dû débourser pas moins de 3.800 dinars.
Une femme a mis en exergue, de son côté, le fait que certains commerçants, sachant que les pères de familles mettent souvent la main à la poche pour satisfaire les caprices de leurs progénitures, n’hésitent pas à élever les prix de leurs articles, réalisant, par la même occasion, des affaires en or.
Les commerçants, eux, ne restent pas sur la "défensive", estimant que pour aspirer avoir des articles de qualité, il est impératif de mettre la main à la poche.
"Beaucoup d’articles exposés sont «made in». Il est, de ce fait, on ne peut plus logique que les prix soient sensiblement élevées", avance, en guise d’argumentation, Mourad, un commerçant spécialisé dans les articles pour enfants.
Selon lui, les évènements secouant la Syrie à partir de laquelle nombre de commerçants algériens s’approvisionnaient en habits ont influé sur le "cours" des articles, ces derniers provenant actuellement de Turquie principalement, selon lui.
Outre les achats, les familles déflaouies mettent à profit ces sorties nocturnes pour prendre l’air et tenter, un tant soit peu, d’oublier la chaleur accablante de la journée.
Vers 1 h du matin l’animation diminue d’un cran et les rues se vident progressivement, les gens rentrant chez eux pour suivre les programmes TV avant de prendre le s’hour pour faire face à une nouvelle journée de carême éprouvante.