C’est un peu l’histoire de sa vie. Dans l’ombre de Messi toute l’année à Barcelone, le timide Andrès Iniesta rappelle au monde entier à l’été, tous les deux ans, qu’il est l’un des joueurs les plus élégants et les plus intelligents du monde.
Car avec l’Espagne, c’est lui le vrai patron, celui qui dicte le rythme du match. « Il est créatif, court balle au pied, est très adroit dans la dernière passe et devient chaque saison plus efficace, décrit ainsi son coéquipier chez les Blaugrana Cesc Fabregas. Il nous donne beaucoup de confiance. Il prend davantage de responsabilités et c’est notre point d’ancrage en attaque. »
Il faut dire que son plan est au point. Chaque année de grande compétition, le génie au visage pâle se préserve et « est arrivé au tournoi avec une forme fantastique », se réjouit Sergio Ramos. Cette saison, entre les blessures et les mises au repos, Iniesta n’a commencé que 21 matchs en Liga, soit six de moins que son compère Xavi, qui tire franchement la langue à cet Euro. « Il s’améliore de match en match, juge le Sévillan Alvaro Negredo. Il a eu une saison difficile en club à cause des blessures, mais il connaît l’un des sommets de sa carrière dans ce tournoi. »
Les performances individuelles
ne comptent pas
A tel point que son nom est déjà évoqué pour le titre de meilleur joueur du tournoi, voire du prochain ballon d’Or.
« Franchement, je m’en fiche d’être le meilleur joueur, coupe-t-il. Les performances individuelles ne compte pas, c’est le collectif l’important. » S’il n’a pas encore marqué en Pologne et en Ukraine, celui qui avait délivré toute l’Espagne en finale de la dernière Coupe du monde a tout de même donné une passe décisive et tiré au but le plus de fois de son équipe.
Souvent victime de ses coups d’éclats, le défenseur du Real Sergio Ramos témoigne : « Iniesta est un grand joueur. Il illumine notre jeu. Il est arrivé au tournoi avec une forme fantastique. Il impose le respect aux adversaires. » Et à ses coéquipiers aussi, visiblement.