Guy Roux ne le répète jamais assez (et même en publicité) : la pelouse détermine toujours la qualité d’un match de foot. Xavi Hernandez ne dit pas autre chose. «Vous imaginez un match de basket sur un parquet poncé ?» Comme ses partenaires, le milieu de la Roja n’a pas trouvé l’herbe de l’Arena de Gdansk à son goût, dimanche contre l’Italie (1-1). Trop haut et trop sec surtout, le gazon polonais aurait entravé le jeu léché des champions du monde et d’Europe.
Il faut dire que depuis le passage de Johan Cruyff à la tête du FC Barcelone, le football espagnol ne jure que pas un arrosage intensif d’avant-match. Une condition indispensable pour voir le ballon fuser et le jeu prendre de la vitesse. «Dimanche, les passes arrivaient plus tard ou n’arrivaient pas du tout», déplore un Fabregas, habitué au billard du Camp Nou, après avoir connu celui de l’Emirates Stadium avec Arsenal. Les chiffres confirment le ressenti du Barcelonais. Les Espagnols ont raté 100 passes sur 700 tentées. Une statistique aussi improbable qu’un set de Rafael Nadal à plus de 20 fautes directes.
La faute aux Italiens ?
Mais plutôt que s’interroger sur leur propension à toujours revenir dans l’axe, les joueurs de Vicente Del Bosque se cherchent-ils une bonne excuse pour justifier leur entame d’Euro poussive? «Les gens peuvent le penser, mais ce n’est pas le cas, se fâcherait presque le gentil Andres Iniesta. En 2012, il n’est plus possible de joueur sur une pelouse aussi sèche.» La Fédération espagnole a déjà fait remonter toutes ses doléances auprès de l’UEFA. Le problème, lui, vient autant du jardinier en chef de l’Arena de Gdansk que des Italiens. Malgré les demandes insistantes de leurs adversaires, ces derniers ont refusé que la pelouse soit arrosée une heure avant le coup d’envoi. Or, il faut l’accord des deux équipes pour enclencher l’arrosage automatique. Les Espagnols n’ont plus qu’à espérer que les Irlandais se montrent plus souples jeudi… Ou espérer que le ciel leur vienne en aide. Et aux dernières nouvelles, la pluie n’est pas annoncée. Mais la météo polonaise peut toujours se tromper.