Le Midi Libre - Supplément Magazine - «4 à 5.000 cas d’intoxications déplorés chaque année»
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Edition du 20 Juin 2012



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Docteur Djamel-Eddine Oulman* au Midi Libre :
«4 à 5.000 cas d’intoxications déplorés chaque année»
20 Juin 2012

Les intoxications alimentaires sont liées à la contamination d’aliments au cours de diverses manipulations. En été, nous sommes plus que jamais exposés à ces micro-organismes nuisibles. Le docteur Oulmane nous convie à une petite révision des gestes à faire et ceux à éviter.

Midi Libre : Les intoxications alimentaires sont-elles liées particulièrement à l’été ?
Docteur Oulmane : Ce qu’il faut savoir c’est que les intoxications alimentaires existent toute l’année, par contre elles sont plus répandues à cuase de la chaleur. En effet, les microbes vivent et se développent mieux lorsqu’il y a une hausse de température. En hiver, la température baisse, par exemple, de 1 ou 2 degrés et les bactéries gèlent. Au dessus de 50 degrés, elles meurent, donc entre 20 et 40 degrés, c’est la température idéale pour qu’elles se prolifèrent. Donc, c’est surtout cet intervalle de chaleur qui joue un rôle important dans les intoxications. En plus de cette hausse de chaleur, en été il y a les fêtes, les colonies de vacances, les plages, les piques-niques, et on consomme souvent dehors des sandwiches, pâtisseries, glaces…

De quoi faut-il se méfier donc ?
Des fast-foods, les vendeurs ambulants de nourriture qu’on trouve souvent en face des décharges publiques dans les marchés. Il faut se méfier également des casse-croûtes vendus sur les plages qui sont un vrai danger pour la santé des citoyens.

Quels sont les symptômes d’une intoxication alimentaire ?
Douleur abdominale, vomissement, diarrhée et éventuellement fièvre lorsque l’intoxication est sévère.

Ces douleurs se manifestent-elles juste après avoir consommé des aliments infectés ou bien quelques heures après ?
Tout dépend, ce qu’il faut noter, c’est qu’il est préférable de ressentir les effets juste après, car il s’agit dans ce cas-là d’une intoxication aiguë. Cependant, si les signes prennent des heures pour se manifester, cela peut être plus grave parce que le mal a eu le temps de s’installer. Il faut donc se méfier des signes qui apparaissent tardivement lors des intoxications.

Une intoxication
alimentaire peut-elle être mortelle ?
Pas souvent, je dirais même rarement. Chaque année en Algérie, nous enregistrons entre 4.000 et 5.000 cas qui arrivent dans les hôpitaux dans un état assez grave. Ils sont, en effet, immédiatement pris en charge et la grande majorité est sauvée. Ces chiffres, cependant, ne sont pas réels car tout le monde fait au moins une légère intoxication dans l’année sans pour autant se rendre aux urgences parce que ça passe au bout de quelques heures. Les décès sont des cas très rares, à l’image des victimes du cachère infecté qui a causé la mort d’un bon nombre de personnes.

Quels sont les aliments qu’il faut craindre le plus ?
Ce sont ces aliments qui se détériorent rapidement, comme les mayonnaises, les crèmes pâtissières, les laitages, les dérivés, les viandes, les poissons et les pâtés. Tous ces aliments sont très sensibles à la chaleur. On constate également un événement périodique qui revient chaque année et dont on ne cesse de mettre les gens en garde ; il s’agit des mariages. Quelques mesures d’hygiène peuvent éviter ces intoxications collectives comme, par exemple, ranger tout ce qui est sauce de couscous, chorba… dans des frigos ; ne pas les laisser toute la journée dans une pièce (la cuisine) ou il fait 40 degré. Tout le monde dispose de ces chambres froides de nos jours.

Quelles sont les personnes les plus vulnérables ?
Vous avez les enfants d’abord et les personnes âgées, les femmes enceinte ainsi que certains malades chroniques tel les diabétiques, ceux qui sont atteints du VIH, de maladies rénales… car leur organisme déjà affaibli devient très vulnérable aux intoxications.

Y a-t-il des spécialistes chargés de l’hygiène des quartiers ?
Bien évidemment, il y a un bureau d’hygiène communal et des techniciens de la santé ainsi que des médecins au niveau de chaque APC.
Ces responsables de la santé font régulièrement la tournée des épiceries, des restaurants, des fast-foods, veillent même sur l’hygiène de l’environnement et reçoivent des doléances des citoyens. Lorsque certaines règles d’hygiène ne sont pas respectées, on inflige des amendes allant même jusqu’à la fermeture de ces établissements. Il y a toute une panoplie de lois répressives qui permettent de rappeler les gens à l’ordre. Ce qu’il faut savoir cependant, lorsqu’il s’agit des vendeurs informels qui étalent leurs produits sur les trottoirs, la police a beau les chasser mais le lendemain ils reviennent. Sur ce point, on appelle les consommateurs de ne pas encourager ces vendeurs en achetant leur marchandise qui est souvent dangereuse.
*Docteur Djamel-Eddine Oulman, spécialiste
en communication pour la santé

Par : Ourida Ait Ali

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