L’art aïssaoua représente «la quintessence spirituelle» de l’unité maghrébine, a considéré, dimanche à Mila, Zaïm Khenchlaoui, chercheur spécialisé dans le soufisme et le patrimoine.
Animant une conférence à la maison de la Culture dans le cadre des activités du 7e Festival national culturel des aïssaouas, qui réunit cette année des troupes d’Algérie, de Libye et de Tunisie, cet universitaire a estimé, à ce propos, que cette rencontre doit être élevée au rang de «manifestation maghrébine».
Il a également soutenu que cet art, répandu dans l’ensemble des pays du Maghreb, «mérite d’être porté sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco».
«L’art du Samaâ soufi fait partie de la culture algérienne et maghrébine», a encore souligné M. Khenchlaoui, relevant que cette forme de chant «fait revivre la mémoire des saints soufis, préserve la mémoire populaire et constitue une expression de l’Islam vivant, universel, capable de faire face aux errements de la globalisation».
Le chercheur a appelé à répertorier cet art, à étudier sa terminologie et ses instruments artistiques ainsi qu’à lui ériger un musée spécifique et un centre de recherche, parallèlement à son enseignement dans les Instituts de formation musicale en tant que patrimoine à protéger.
De son côté, Mohamed-Cherif Abdedaïm, universitaire et journaliste à Mila, a plaidé pour une «approche holistique de l’art aïssaoua en tant que moyen au service de la réalisation spirituelle de l’individu en quête de l’absolu.»
La 4e soirée de ce festival a été animée, samedi soir, par la troupe Essalamia de Gabès (Tunisie) qui a gratifié le public de morceaux de haute facture. Le public milévien, mélomane et connaisseur, a vibré au rythme des mélodies d’Essalimia, avant d’apprécier, durant la même soirée, le passage sur scène des formations de Tissemsilt et de Médea.