A partir du 24 mai prochain, à la faveur d’une grande rétrospective, Mahjoub Ben Bella verra son travail exposé pour la première fois en Algérie. L’exposition aura lieu au Musée d’art moderne et contemporain d’Alger (Mama). Du 28 juin au 28 juillet, la galerie Claude-Lemand à Paris présentera «Mahjoub Ben Bella, Musique et couleurs des signes. Peintures de 1990 à 2010».
Lors de la 2e saison de vente de Christie’s Dubaï en octobre 2007, Ben Bella a vu partir Griffes (acrylique sur toile, 194.5 x 130cm, 1996) pour la somme de 43,000 USD [33.000 €] (avec les frais). C’est, à notre connaissance, l’enchère la plus élevée établie par une œuvre de l’artiste.
«Longtemps réglées par la graphie arabe, les créations de Mahjoub Ben Bella n’en ont conservé peu à peu que le matériau pictural, donnant à voir une œuvre dense qui s’inscrit dans un double héritage : celui de la calligraphie arabe et de la peinture européenne. Qu’il joue sur la profusion des motifs ou sur les performances de sa gamme chromatique, l’artiste crée un constant et minutieux dialogue du signe et de la couleur», dira de lui Mustapha Laribi, à Algérie à l’affiche, en 1998.
Né en 1946 à Maghnia, neveu du premier président de l’Algérie indépendante Ahmed Ben Bella, le jeune Mahjoub est élève de l’École des Beaux-Arts d’Oran jusqu’en 1965, date à laquelle il entre à l’École des Beaux-Arts de Tourcoing, puis à l’École supérieure des Arts décoratifs et, enfin, à l’École supérieure des Beaux-Arts de Paris. L’artiste expose régulièrement depuis 1970. On lui doit aussi plusieurs réalisations monumentales, dont les 12 kilomètres peints sur le parcours de la course cycliste Paris-Roubaix ("L’Envers du Nord", 1986) ou plus récemment les 1.800 carreaux de céramique destinés à la station Colbert du métro de Tourcoing (2000). Représenté dans une vingtaine de musées et collections publiques, Mahjoub Ben Bella vit et travaille à Tourcoing depuis 1975. En ouvrant ses portes à des artistes contemporains - en 2003 à Ben Bella - et en proposant d’intégrer les œuvres accueillies «dans l’identité du lieu», l’exposition de la Maison de la Chicorée à Orchies invitait «à mener une réflexion sur un ou plusieurs aspects de la collection en concevant une ou plusieurs œuvres» parce que, ont tenu à souligner ses promoteurs, «à sa manière, l’artiste contemporain donne des clefs de lecture du patrimoine».
Durant le mois de janvier 2004, une carte blanche à Mahjoub Ben Bella et à la styliste de mode bruxelloise Souad Feriani inaugurait le premier des cinq laboratoires "Roubaix phare textile", labellisés "Lille 2004, Capitale européenne de la Culture". "La présentation des huit créations textiles avec les bijoux-accessoires de Souhir par des danseuses du Ballet du Nord, les collages musicaux hispano-orientaux de Nadjib a donné lieu à une fête coordonnée par Brigitte Ben Bella." (La Voix du Nord, 25/01/2004)
Fidèle à son exploration de nouveaux territoires, Mahjoub Ben Bella a également conçu, en exclusivité pour La Redoute, une housse de couette "Hommage à Vincent Van Gogh", une nuisette créée par Souad Feriani, une assiette écrite en faïence de Desvres et une affiche.