La localité de Kenadsa (22 km à l’ouest de Béchar, dans l’extrême Sud-Ouest) regorge de sites historiques et culturels mais aussi de nombreux trésors du patrimoine immatériel gravés dans les mémoires de ses habitants. Après avoir épuisé son charbon, la ville des houillères foisonne d’art et de culture.
A proximité de cette ancienne ville minière se dresse encore les vestiges de la houillère au milieu d’une étendue de terre noire. Une réplique d’un wagon de transport de charbon de l’époque coloniale décore l’entrée de la ville où la première bâtisse arbore fièrement l’écriteau "Cité des mines".
Kenadsa est aussi connue pour son ksar et les nombreux mausolées qu’elle abrite dont celui du célèbre M’hamed Ben Bouziane, fils de Abderahmane Ben Bouziane fondateur de la Ziania.
Le ksar abrite aussi la "Khizana el Kendoussia Eziania", une bibliothèque qui contient un grand nombre de manuscrits, religieux ou poétiques pour la plupart, qui ont permis de retracer l’affiliation généalogique des grandes tribus du Sud-Ouest.
La partie centrale du ksar a été parfaitement restaurée et semble solide sur ses fondations en argile. Il existe néanmoins des constructions en dur à l’intérieur du périmètre du ksar comme la nouvelle mosquée ou certains mausolées. Délimitée par le cimetière antique, la seconde partie de cette citadelle reste néanmoins à l’état de ruine.
Pour Hocine Zaidi, natif de Kenadsa, sociologue et leader de groupe "El Ferda", le ksar représente "l’intelligence des premiers habitants de la région" mais aussi "le point d’ancrage de toute la vie culturelle et artistique qui caractérise la région".
En effet, le ksar de Kenadsa a enfanté des plumes comme Yasmina Khadra ou Malika Mokaddem ainsi qu’une multitude de musiciens, d’artisans et de poètes.
L’ancien charbonnage représente lui aussi un pan de l’histoire de la région, ayant permis un semblant d’embellie financière ainsi que l’électrification de la ville.
Bien que cette industrie s’est érigée au détriment de l’agriculture et de l’artisanat local, elle représente un patrimoine historique important pour les Kendoussi. Pour cette raison, les autorités locales souhaitent classer le site au patrimoine national.
Pour le moment, seul le ksar a été classé patrimoine national alors que la direction de la culture de la wilaya de Bechar préconise l’établissement d’un périmètre de sauvegarde autour de la localité de Kenadsa.