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Tamazight, un long combat
18 Avril 2012

Après-demain, vendredi, toute la Kabylie, célébrera le 32e anniversaire du Printemps berbère. Un printemps certes pacifique mais dont les auteurs étaient déterminés à avoir gain de cause pour leur langue et culture injustement exclue de tous les espaces publics et toutes les arènes culturelles. Tout a commencé quand l’écrivain Mouloud Mammeri a été interpellé dans la ville de Drâa Ben Khedda par les services de sécurité. L’auteur de la colline oubliée, était en route pour animer une conférence au niveau de l’université de la ville de Tizi-Ouzou. Il venait de publier son livre Poèmes kabyles anciens. Et sa conférence devait porter sur ce thème qui n’avait rien de politique. Mais ce qui n’était point prévisible se produit. La nouvelle de l’interdiction de la conférence de Mouloud Mammeri se propage comme une trainée de poudre. Des manifestations éclatent un peu partout en Kabylie. Pour la première fois dans l’Algérie indépendance, les citoyens s’expriment librement en défiant la peur. Durant plusieurs semaines et tous les jours donnaient lieu à des manifestations dans plusieurs villes. Ceux qui étaient classés dans la catégorie des meneurs ont été arrêtés. Ils étaient au nombre de vingt quatre. La mobilisation s’accrut pour leur libération. Les jours passent et la mobilisation ne baissera que quand les vingt quatre détenus rejoindront leurs familles. La joie regagne alors la rue. Mais depuis, la question de la langue et culture amazighe ne sera plus un tabou. Désormais, des artistes prendront le relais. Les poètes aussi et même des écrivains, puisque des livres en tamazight paraitront ainsi que des revues à l’instar de la célèbre Tafsut. Tout le monde clamait l’amazighité de l’Algérie. Le combat pour tamazight s’est poursuivi et n’a jamais cessé. Après l’ouverture médiatique de 1988, tamazight et ses partisans respireront mieux. Beaucoup d’autres interdits ont été levés. En 1994, une année de grève scolaire et universitaire est initiée par le mouvement culturel berbère. Cette action permet à tamazight d’être introduite dans les écoles publiques, la création du Haut commissariat à l’amazighité et le lancement du premier journal télévisé quotidien en tamazight. Quelques années plus tard, tamazight est décrétée langue nationale et le lancement d’une chaîne de télévision en tamazight a succédé à cette décision politique. Aujourd’hui, l’interdiction de tamazight n’est qu’un lointain souvenir mais inoubliable pour plusieurs générations.


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