Midi Libre : Pourquoi avoir organisé un séminaire sur la chirurgie esthétique ?
Docteur Mustafa Serir : Nous sommes une société qui existe depuis deux années et la vocation de ces séminaires relève de la formation à travers des ateliers, des journées et des séminaires. Nous sommes donc à notre 2e congrès, et comme il est stipulé dans les statuts de la société, nous organisons des congrès afin d’apporter un plus à nos confrères qui font partie de plusieurs disciplines. Car la médecine esthétique relève de plusieurs disciplines. Nous avons, donc, les dermatologues, les chirurgiens maxilo-faciaux, les généralistes, les gynécologues, les esthéticiens… Et donc, tous les jours il y a l’évolution de nouvelle technologies dans ce sens et nous on essaye d’apporter une nouvelle touche en faisant appel à nos partenaires, français ou autres qui nous font profiter de leurs expériences.
Qu’en est-il de la chirurgie esthétique en Algérie ?
En Algérie, la chirurgie et la médecine esthétique commencent à démarrer. Sous d’autres cieux, en Amérique ou au Mexique et au Brésil, ils sont avancés sur ce plan car s’est là-bas qu’elle a démarré peut-être il y a plus de trois décennies. Dans ces pays à partir de 25-30 ans, on pratique déjà la chirurgie esthétique. L’Europe a suivi un peu ces pays ; elle est en avance par apport à l’Afrique, particulièrement en Algérie même si on est un peu loin des progrès de ces pays dans le domaine, la chirurgie et la médecine esthétique se pratiquent. Nous sommes un pays proche de l’Europe et des médecins francophones ; on est toujours branché avec l’évolution de cette médecine particulièrement avec l’Europe et on se ressource au niveau de leur congrès. Cela dit, on apprend et on apporte chaque jour de nouvelles techniques qu’on introduit chez nous.
La chirurgie et la médecine esthétiques ne sont pas remboursables par la sécurité sociale, n’y a-t-il pas pour autant un dispositif réglementaire particulier encadrant ces gestes opératoires ?
Jusqu’à présent, la médecine esthétique n’est pas enseignée en Algérie, à partir de ce moment, il ne peut pas y avoir d’emblée de règles particulières concernant la sécurité sociale. Même sous d’autres cieux, cette pratique n’est pas prise en charge par la sécurité. Mais ce qu’il faut mentionner et que les lois existent comme dans toute autre pratique médicale en général.
Une erreur dans cette chirurgie est-elle condamnable ?
L’erreur n’est pas condamnable, elle est pardonnable étant donné que n’importe quel médecin et dans toutes les spécialités confondues il peut y avoir une erreur, mais une faute qu’on arrive à prouver dans l’exercice de la chirurgie esthétique est condamnable par la loi à l’instar de toutes les autres chirurgies.
Y a-t-il une législation avant d’en venir à l’acte chirurgical ?
Cela est universel, avant chaque pratique chirurgicale il y a une législation qui consiste à recevoir le malade, d’écouter ses allégations, lui faire des propositions sur le botulique, le comblement des rides, la chirurgie… On lui fait un devis, et on lui laisse une marge de temps de 15 jours pour réfléchir aux avantages et inconvénients éventuellement liés aux effets secondaires de ces pratiques.
Il existe donc des effets secondaires à ces pratiques chirurgicales et esthétiques ?
Comme dans toute thérapie médicamenteuse pour traiter d’autres pathologies, il y a toujours des effets secondaires étant donné qu’un médicament administré dans l’organisme reste toujours un corps étranger. Mais toujours est-il, le patient est toujours soumis à des tests avant toute injection de produits.
Les crèmes anti-ride ralentissent-elles vraiment le vieillissement cutané ?
Oui, les crèmes à base de vitamine C, d’anti-oxydant, elles donnent de bons résultats, sauf qu’il faut faire la part des choses. En effet, il y a des crèmes qui passent par le circuit du ministère de la Santé et d’autres par le circuit du ministère du Commerce. Les premières crèmes citées sont médicamenteuses et les deuxièmes sont des cosmétiques. Il ne faut surtout pas confondre. Ceci et pour vous dire qu’il ne faut pas acheter ses crèmes n’importe. Demandez l’avis d’un spécialiste, médecin, dermatologue qui saura orienter la personne selon votre type de peau.