Ces dernières années, le phénomène du suicide, un sujet tabou dans notre pays, qui a toujours été occulté, car se donner la mort relève du péché en islam, donc on n’en parlait pas, a pris des proportions alarmantes dans notre société.

À l’avènement d’une certaine libération de la presse, il est fait mention de ces «meurtres de soi», ou le suicide, dont l’éthymologie vient du latin sui, de soi, et caedere, tuer, qui touchent nos populations sans distinction de sexe ou d’âge. En outre, il est tout aussi clair que l’évolution de la vie en société, caractérisée par l’affaiblissement des liens de solidarité traditionnels, fait que l’individu perd des appuis compensés dans la vie moderne.
Les sociologues expliquent alors cela par des dysfonctionnements en période de crise ce qui pousse parfois la personne au passage à l’acte morbide. Sans doute, les explications des sociologues sont pertinentes, néanmoins la dimension individuelle, c’est-à-dire psychologique, l’est tout autant sinon plus car elle rend compte au cas par cas. Au demeurant, les deux dimensions sont liées car c’est parce que le sujet est affaibli que le facteur externe négatif peut entraîner la mort. Concernant les trois suicides d’enfants en l’espace de 24 heures qui ont jeté l’émoi dans toute la Kabylie il y a de cela 15 jours, les spécialistes dans le domaine expliquent que la personnalité des parents joue un très grand rôle.
En effet, il s’agit souvent de parents eux-mêmes dépressifs ou en difficultés conjugales, ce qui crée un sentiment d’insécurité chez leurs enfants. Ainsi, ces spécialistes estiment que pour aider ces derniers, il faut apporter un soutien psychologique aux parents durant tout le temps où ils ont en besoin par des thérapies familiales. Ainsi renforcés, les parents peuvent être attentifs et compréhensifs à l’égard de leurs propres enfants.