Le Midi Libre - entretien - A cause d’un «mauvais lavage» de voiture
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Edition du 15 Fevrier 2012



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A cause d’un «mauvais lavage» de voiture
15 Fevrier 2012

Nous vous l’avons déjà dit à maintes reprises : nos concitoyens sont en train de perdre l’usage de la parole. C’est à coups de poings qu’ils… discutent ! La preuve…
Le 6 janvier dernier, Samir s’était levé de bon pied, comme on dit. Il avait bien dormi. Si bien dormi qu’il avait même fait de beaux rêves. A son réveil, il se dit qu’il avait de la chance… En tout cas, beaucoup plus de chance que la plupart des jeunes de son âge qui n’avaient pas de travail et qui étaient obligés de quémander à leurs parents de l’argent de poche pour acheter des cigarettes. Lui, il ne fumait pas et il avait un salaire mensuel qui lui permettait de subvenir à ses besoins. Et ce qui ne gâchait rien c’est que son lieu de travail se trouvait à deux pas de chez lui. Ce qui lui permettait d’économiser les frais de transport et ceux du déjeuner. Tous ces petits avantages, insignifiants peut-être pour d’autres, l’emplissaient d’aise chaque fois qu’il les énumérait.
Mais hélas ! Ce matin-là, il allait découvrir que la vie parfois n’était pas aussi rose qu’il voulait le croire.
Une Peugeot 206 s’arrêta devant l’atelier de lavage où travaillait Samir. A son bord, deux
jeunes hommes qui se ressemblaient beaucoup ; ce qui lui permit de se dire qu’il s’agissait de deux frères et il avait raison. L’un d’eux lui demanda combien coûtait un lavage et Samir répondit : «400 DA». Les deux jeunes gens laissèrent leur voiture et convinrent de revenir pour la récupérer dans une heure. Laver les voitures est un métier que Samir exerce depuis plus de deux ans. C’est un travail qu’il effectuait avec amour et délectation. Tous ceux qui lui avaient confié leurs voitures à laver lui avaient dit que son travail n’avait rien à envier à celui d’un artiste. Mais ce jour-là, il trouva des gens qui allaient lui affirmer le contraire.
Quand les deux frères furent revenus, l’un d’eux lui dit en hurlant :
- Mais c’est quoi cette tache que tu as laissée ?
- Ce n’est pas une tache mais une éraflure que l’on ne peut «régler» qu’avec un coup de peinture !
Et l’autre de lui répondre :
- A coup de peinture ? Moi je vais le régler à coups de poing…
Samir voulut lui demander où il voulait en venir et il reçut un coup de poing si violent qu’il le fit tomber et lui déboîta la mâchoire. Et alors qu’il était à terre, le second jeune homme se saisit d’une barre de fer et le frappa avec.
Un autre client entra dans l’atelier, trouva Samir et le transporta à l’hôpital où il subit plusieurs interventions chirurgicales. Et le 11 janvier, quand il put reparler et remarcher, il déposa plainte.
Les deux frères ont été jugés récemment au tribunal de Koléa. Ils ont nié les faits dont ils étaient accusés mais toutes les preuves étaient contre eux et puis à Daouda (wilaya de Tipasa), ils étaient connus pour leur délinquance chronique. 5 ans de prison et une amende de 50 millions de centimes ont été requis contre chacun d’entre eux.

Par : K. A.

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