Résumé : Lakhdar, 45 ans, est intéressé par l’achat d’un F3 se trouvant à Baïnem, coûtant à peine 390 millions.

Le lendemain vers 14h, Omar et Lakhdar se rendirent à l’hôpital de Beni-Messous où les attendait la dame qui voulait vendre son appartement et à qui Omar avait téléphoné pour l’avertir de leur arrivée. Ils la trouvèrent devant le portail de l’hôpital. Après une brève discussion, les deux hommes apprirent que l’infirmière avait fini son service et tous les trois se rendirent à Baïnem.
Lakhdar était si séduit par l’appartement qu’il se mit à saliver de désir mais il avait comme un doute qu’il voulut lever en posant quelques questions à l’infirmière :
- Mais pourquoi veux-tu vendre cet appartement à ce prix-là ?
- Parce que tout d’abord cet appartement moi je l’ai eu pour rien. Mon mari m’a quitté et il me l’a laissé. Moi, 390 millions me suffisent largement pour acheter un petit appartement à l’intérieur du pays… A Alger, j’étouffe... Et puis là où je vais, je travaillerai peut-être la terre de mes parents avec mes frères et mes cousins ! J’en ai marre des malades et de leurs microbes… Maintenant, mon frère, si tu veux acheter, donne-moi la somme que j’en réclame… sinon, je vais voir d’autres clients…
- Non…j’achète….
- Je t’avertis, mon frère, je suis pressée…
- Pas de problème… je vais chez moi et je te ramène 70 millions de centimes et demain je retirerai de la banque 30 millions…je te les donnerai…le reste une fois que nous aurons établi les papiers chez un notaire.
Et il en fut ainsi.
Le lendemain, la dame encaissa cent millions de centimes et remit à Lakhdar le double des clefs de l’appartement avec la promesse de se rencontrer dans une semaine pour se rendre chez un notaire.
- Je dois me rendre chez mes parents à Bouira pour ramener l’acte de propriété de l’appartement. J’en profite pour prendre un congé de quelques jours.
Mais il s’écoula plus de dix jours sans que la dame ne réapparaisse. Lakhdar se dit qu’elle avait dû être retenue par quelques obligations de dernière minute. De toutes les manières, il avait les clefs de l’appartement et il pouvait en disposer à tout moment. Comme l’infirmière tardait à revenir, Lakhdar se rendit à l’appartement et quelle ne fut sa surprise lorsqu’il y trouva un vieil homme en train d’y effectuer quelques réparations. Il lui demanda ce qu’il faisait là et il apprit que l’appartement lui appartenait et qu’il se préparait à le louer à quelqu’un d’autre après la fin de contrat qui le liait à l’ancienne locataire.
- Comment ? cet appartement n’appartient pas à une infirmière de l’hôpital de Beni Messous ?
- Infirmière ? répéta le vieil homme. Non. Elle travaille à Beni Messous mais comme femme de ménage… Ne me dis pas qu’elle te l’a vendu…
L’affaire atterrit au tribunal de Bir Mourad-Raïs, puis tout récemment à la Cour d’Alger. Verdict final : Un an de prison avec sursis pour la femme de ménage de l’hôpital de Beni Messous avec remboursement des 100 millions pris à sa victime et une amende de 50 mille dinars.