Afin de lutter contre la mineuse de la tomate qui fait des ravages dans plusieurs régions d’Algérie productrices de ce fruit, d’importantes quantités de pièges à phéromone sont "en cours d’acquisition", a indiqué une responsable du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
C’est en marge d’une journée d’étude consacrée à cet insecte prédateur que la représentante du ministère de l’Agriculture a indiqué qu’une quantité de 1,1 million d’unités de pièges à phéromone a été acquise depuis 2009 dans le cadre de la lutte contre ce parasite, appelé également "tuta absoluta".
Selon Mme Sofia Touadi, de la Direction de la protection des végétaux et du contrôle technique (DPVCT), le ministère a adopté, contre cette mineuse de la tomate, une stratégie qui s’appuie sur la lutte biologique en utilisant les pièges à phéromone, un appât chargé d’hormones sexuelles odorantes destiné à attirer les insectes pour réduire l’infestation du fruit.
Découvert en Algérie en 2008, cet insecte s’est largement répandu dans les cultures de tomate, affectant aussi bien la qualité que la quantité de ce produit, très consommé par les ménages.
Lors de cette journée d’information et de sensibilisation initiée par le MADR, avec la participation d’un consultant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans le cadre d’un projet de coopération de lutte contre cet insecte, plusieurs communications se rapportant à la stratégie de lutte (lutte culturale, lutte biotechnique, biologique…) ont été présentées devant une assistance composée essentiellement d’agents communaux vulgarisateurs et de producteurs de tomate des wilaya de Jijel, Skikda et Constantine, souligne l’APS.
Selon un responsable local de la Direction des services agricoles, quelque 4.000 serres et 155 hectares réservés à la culture de la tomate ont bénéficié gratuitement de pièges à phéromone.
"Au cours de l’exercice agricole 2008-2009, qui avait coïncidé avec l’apparition de cet insecte prédateur, il n’y a eu pratiquement aucune production de tomate au niveau de certaines zones censées être productrices, comme Oued Adjoul et Oued Zhor)", a rappelé à l’APS le même responsable, précisant que le taux d’infestation y avait atteint les 100%, avant de s’étendre à d’autres localités de la région, précisant qu’actuellement, les besoins de ce procédé de lutte biologique, fournis gratuitement par le ministère de l’Agriculture, sont "largement couverts".
Un représentant de l’Institut national de protection des végétaux (INPV) a, de son côté, mis en garde les producteurs contre l’utilisation de produits phytosanitaires "sans consultation préalable de l’inspecteur ou des agents communaux vulgarisateurs".
Contactés par l’APS, des responsables du MADR ont affirmé que des rencontres similaires seront animées durant les prochains jours dans d’autres wilayas du pays, à l’exemple de Biskra et de Boumerdès.