On avait connu Thierry Crouzet avec Le peuple des connecteurs ou encore Le cinquième pouvoir, deux ouvrages précurseurs sur l’influence des blogs et des réseaux sociaux. Or voici que l’auteur a effectué cette année un voyage "off line", c’est-à-dire coupé d’Internet, une aventure qu’il raconte dans un livre qui paraîtra le 16 janvier chez Fayard : J’ai débranché. Comment revivre sans Internet après une overdose.
En clair, d’avril à octobre, lui, le grand fan des réseaux sociaux, a évité d’aller sur Twitter (il y compte 6 900 "followers") et a débranché son compte Facebook. Une expérience de plus pour ce touche-à-tout qui, après une formation d’ingénieur, a été journaliste (il a créé les magazines PC Expert et PC direct) puis essayiste et romancier. Aujourd’hui, ce natif du Sud, qui, après avoir vécu à Londres et Paris, habite désormais à Balaruc-les-Bains, dans l’Hérault, se définit comme un "expert de rien".
Juste avant la déconnexion, il écrivait sur son blog le 31 mars : "Maintenant, je m’en vais vite m’installer au soleil sur la terrasse. J’ai des amis qui viennent fêter la déconnexion. Je vais essayer de ne pas trop penser à la bêtise que je suis en train de faire. La décyborisation sera-t-elle douloureuse ?"
Où en est-il aujourd’hui ? Il refait petit à petit surface. Le 10 octobre, il écrivait : "Je vais bien, même si l’expérience de déconnexion m’a profondément marqué. Je ne m’attendais pas, par exemple, à montrer peu d’empressement à me reconnecter. C’est le cas." Il serait donc possible de guérir d’une Web addiction ? Chez les 15-24 ans, le temps passé devant Internet a d’ores et déjà dépassé celui passé devant un écran de télévision, ce qui, en soi, est plutôt une bonne nouvelle.
Mais poussée à l’extrême, la cyberdépendance peut en effet engendrer des catastrophes. Thierry Crouzet donne rendez-vous le 19 janvier dans une librairie parisienne (les détails ici dans un post baptisé "Le club des connectés anonymes") pour dire ce que lui a apporté cette expérience. Dans la vraie vie et face à de vraies gens.