En dépit des pluies battantes qui ont été enregistrées ces derniers jours dans notre pays, la commune de Boudjima reste privée d’eau. Ses habitants ne comprennent plus rien. «A cinq kilomètres de là, les gens ont de l’eau courante H 24, le gaz naturel et toutes les autres commodités, et nous, nous continuons à subir le calvaire de la pénurie d’eau potable», dénonce un quinquagénaire. Un mois sans eau. C’est le triste record que détient cette commune de 20.000 habitants située à peine à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Un record qu’on ne retrouve dans aucune autre commune de la wilaya. «En 2011, nous sommes la seule commune qui reste plus d’un mois sans être alimentée en eau potable», souligne un représentant d’un des comités de villages. Le problème est d’autant plus crucial car il concerne l’ensemble des villages de la commune. Ce n’est pas uniquement un ou deux villages enclavés qui sont affectés par cette situation insupportable. Au niveau local, les responsables jettent la balle à l’Algérienne des eaux qui semble la seule à même de mettre un terme à un calvaire qui dure depuis 1980. Cet état des lieux est d’autant plus grave que lorsque l’eau est distribuée au bout de trente ou quarante jours, elle ne reste que deux heures dans les robinets pour être coupée de nouveau. Les conduites sont aussi dans un état de dégradation avancé. Durant toute cette période, la population n’a droit qu’à 7.000 m3. La population et les comités des villages ont beau protester, saisir les autorités, fermer le siège de la mairie, organiser des actions de protestations, le problème ne bénéficie d’aucune prise en charge sérieuse. «Le nombre d’articles de presse qui ont été écrits sur ce problème de manque d’eau est incalculable. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un journal n’évoque la pénurie d’eau dans notre commune, mais aucune réaction n’est enregistrée», déplore un autre membre du comité de village. Même la réalisation du gigantesque barrage d’eau de Taksebt a profité à plusieurs autres localités du pays mais Boudjima n’a pas eu sa part. Pourtant, le barrage en question est situé à un jet de pierre de cette commune.
Par : L. B.