Le Midi Libre - entretien - En guise de preuve d’amour…
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Edition du 22 Novembre 2011



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En guise de preuve d’amour…
22 Novembre 2011

Les Toubous sont une ethnie du Tchad. Le père avant d’accorder la main de sa fille à un prétendant, il lui demande de commettre un vol sans se faire prendre. Généralement, il s’agit de voler un mouton, un bouc, une chèvre, voire même un taureau. Ce vol a pour but de rassurer le père de la fille. Ce serait la preuve que le futur mari de sa fille peut la nourrir en toutes circonstances. C’est un peu ce qui s’est passé chez nous dans l’affaire qui va suivre. Sauf que ce n’est pas le beau-père qui impose une épreuve au jeune homme mais… la fiancée.
Houria et Abdelkader sont fiancés depuis plus d’une année. Il était question qu’ils se marient l’été dernier mais au dernier moment, Abdelakader avait demandé à sa fiancée de reporter leur mariage pour l’été 2012 parce qu’il n’avait pas encore assez d’argent. En vérité, Houria non plus n’était pas tout à fait prête. Il lui restait encore quelques petites «bricoles» à acheter et ce report n’était pas pour lui déplaire. En revanche, sa mère n’arrêtait pas de la sermonner et de lui demander de forcer la main au jeune homme.
- Ce report n’est pas en ta faveur, ma fille. Imagine qu’entre temps, il fasse la connaissance d’une autre fille aisée qui possède tout sauf un mari…
- Non…maman, de ce côté je suis certaine qu’il n’y a rien à craindre. Abdelkader m’aime. Il a en moi une confiance aveugle. D’ailleurs, c’est lui qui m’a suggéré de trouver un emploi supplémentaire.
- Surtout ne lui en parle pas. Qu’est-ce qu’il dira de toi ? Tu travailles comme documentaliste et pendant le wee-kend, au lieu de te reposer tu travailles comme femme de ménage chez une famille !
- Oh ! Maman, nous n’allons pas encore rabâcher ce sujet. Plus que quelques mois à patienter et j’arrêterai ce travail.
- Arrête ce travail, le plus tôt possible… C’est un travail déshonorant !
- D’accord, maman, d’accord.
Ce que la brave mère ne savait pas c’est que sa fille avait une idée diabolique derrière la tête. Dans la maison où elle travaillait, elle avait vu sa patronne cacher de grosses sommes d’argent dans un placard. Elle en parla à Abdelkader et celui-ci lui avait demandé de subtiliser les clefs de la maison pour en faire des doubles et lorsque la maison serait vide, il y ferait un tour. Et le coup était prévu pour ce jour-là ! Au même moment où sa mère était en train de lui parler de la honte à être une femme de ménage, son futur mari devait être en train de fouiller dans le placard de ses employeurs !
Soudain, le téléphone mobile de Houria sonna. Son cœur s’était mis à trembler. C’était Abdelkader. Elle appuya sur une petite touche verte et elle entendit la voix de son amoureux qui lui disait :
- Ça y est, c’est fini. Je suis sorti. Tout s’est bien passé…
- Et tu as trouvé de… ?
- Bien sûr.
- Combien ?
- Je n’ai pas compté…il doit y avoir un milliard… Il y en avait tellement qu’ils n’ont pas pu entrer dans le cartable de facteur que j’ai pris avec moi…On se marie le mois prochain Houria et la fête aura lieu au Sheraton.
C’est beau le rêve !
Dès que les employeurs de Houria avaient informé la police du vol, les premiers soupçons allèrent vers la jeune fille. Convoquée au poste de police, elle ne tarda pas à avouer et à dénoncer son fiancé.
Les deux futurs époux viennent d’être condamnés par le tribunal de Boufarik à 5 ans de prison, chacun et à restituer, bien sûr, la somme qui avait été volée. Il y en avait en réalité 500 millions de centimes.

Par : K. A.

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