A Constantine, la relance de l’industrie du cuir, "créneau porteur", est contrariée par la défection des jeunes porteurs de projets qui n’osent pas investir dans ce secteur, a indiqué à l’APS
le directeur de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement.
Selon M. Nadjib Achouri, sur les milliers de micro-entreprises créées dans le cadre des différents dispositifs d’aide à l’emploi, aucun bénéficiaire n’a jugé utile de s’investir dans ce créneau qui ne manque pourtant pas d’atouts, soulignant la disponibilité "à foison" de la matière première.
Il a indiqué, dans ce contexte, que la récupération de quelque 300.000 peaux de bêtes sacrifiées chaque année à Constantine à l’occasion de l’Aïd El-Adha, souvent jetées dans la nature, peut assurer un "bon départ pour les jeunes porteurs de projets qui veulent percer".
Les peaux de moutons jetées au lendemain de chaque fête de sacrifice dans les décharges publiques constituent une "véritable mine d’or" qui mérite d’être exploitée pour permettre un développement durable à cette industrie "en hibernation" en Algérie depuis plus de deux décennie, ont souligné, de leur côté, les responsables de la Chambre de l’artisanat et des métiers (CAM). Dans la ville de Constantine, les artisans qui s’adonnent aux métiers liés au traitement des peaux d’animaux se comptent "sur les bouts des doigts", a affirmé la CAM faisant état du caractère rémunérateur de cette profession artisanale pratiquée exclusivement par une poignée de personnes détenant ce savoir-faire ancien.
Ces dernières années, l’industrie du cuir qui a connu l’une de ses plus graves "traversées du désert", en raison de la rude concurrence imposée, notamment par les produits asiatiques, pourra être redynamisée à la faveur d’un investissement "conséquent" de l’Etat en faveur de ce créneau créateur de richesses et d’emplois, a, en outre, souligné M. Achouri.
Le même responsable a préconisé, selon l’APS, un "vaste programme d’information et d’accompagnement" afin de permettre aux jeunes investisseurs de franchir le pas et de lancer des micro-entreprises spécialisées dans le travail du cuir et des peaux avec le minimum de risques.