Un enfant hyperactif est un enfant dont l’activité motrice est augmentée et désordonnée, accompagnée d’impulsivité, de réactions agressives et de troubles de l’attention qui perturbent son efficience scolaire. Fatiha Ben Mouffok, psychologue clinicienne nous apporte ici quelques éclaicissements pour mieux comprendre cette affection...

Entretien réalisé par Ourida Ait Ali

Midi Libre : Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots ce qu’est l’hyperactivité chez l’enfant ?
Fatiha Ben Mouffok : De façon générale, on peut dire que l’hyperactivité est un trouble du comportement qui se manifeste chez l’enfant par une activité motrice augmentée et désordonnée, accompagnée d’impulsivité, et parfois de réactions agressives et de troubles de l’attention qui perturbent son efficience scolaire et ces troubles doivent être en décalage net par rapport à l’âge et au niveau de développement de l’enfant pour qu’on puisse parler d’hyperactivité.

Comment se présente ce trouble ?
Les symptômes sont essentiellement une agitation motrice excessive, un manque de concentration et d’assimilation, liés souvent à des difficultés d’établir des relations avec l’entourage.

Ce trouble peut-il perturber la scolarité de l’enfant ?
Effectivement, c’est un trouble qui se répercute négativement très souvent sur la scolarité des enfants, vu les difficultés à se concentrer sur une activité.

Comment traite-t-on les TDAH ?
La prise en charge de ces enfants peut se faire par une intervention auprès d’un psychologue, et aussi par prescription médicale.
Cependant, nous pensons qu’une intervention psychologique permettrait d’intervenir autour du cadre, ainsi que l’intériorisation des règles et des limites autant spatiales que relationnelles serait très importante.

En plus d’une prise en charge psychothérapeutique, quel est le rôle des parents ?
Effectivement, dans tout travail thérapeutique auprès des enfants, l’implication des parents est souhaitable, voire nécessaire, car souvent, un enfant est fortement influencé par les types relationnels avec lesquels il a grandi, et qui constituent aussi des difficultés chez les parents.
L’intervention de ces derniers peut se faire par des séances d’accompagnement parental ou de thérapie. L’attitude intermédiaire est l’idéal, ni trop permissif ni trop strict et rigide : il faudrait essentiellement essayer de réfléchir à la place de cet enfant dans la famille, la façon trop permissive ou le contraire ou au contraire rigide qui sont adoptées avec l’enfant.
Que peut vouloir exprimer cet enfant par son symptôme (à rappeler que tout symptôme est une manière inadaptée pour essayer de faire face à un malaise ou conflit interne), quel message transmet-il?

Le travail parents-psychologue,
donne-t-il de bon résultats ?
Selon le degré d’investissement dans ce travail, oui, il peut y avoir des résultats satisfaisants, cependant, le caractère bruyant et gênant des symptômes pousse très souvent les parents à consulter des médecins pour une prescription de traitement, dont l’effet peut être plus rapide qu’une psychothérapie.